Archives par mot-clé : Traumatisme

Laurie Kirazian, Simruy Ikiz-Collino : les silences brisés : trajectoire de subjectivation après l’abus

Cet article présente la prise en charge d’un adolescent aux prises avec les répercussions d’une agression sexuelle subie dans l’enfance lors de son placement. Les auteures exposent l’impact des traumas sur ses processus de subjectivation, tout en soulignant l’importance de la reconnaissance du traumatisme pour permettre l’accès progressif à la symbolisation.

Adolescence, 2025, 43, 2, 247-259.

Nicolas Rabain, Thomas Lepoutre : l’ère de l’abus

Les auteurs proposent une déclinaison de la notion d’abus selon trois modalités fréquemment retrouvées dans la clinique : abuser, être abusé, s’abuser. De quoi les adolescents abusent-ils au juste ? Qui abusent-ils immanquablement ? Et quand le scenario se retourne contre eux, par quoi ou par qui sont-ils cette fois-ci abusés ? Cette contribution invite les analystes à réfléchir à leur propre potentialité abusive, mise en acte dans la violence de l’interprétation.

Adolescence, 2025, 43, 2, 201-208.

Magali Ravit : l’addiction : un opérateur paradoxal

L’objet d’addiction est présenté comme un opérateur psychique de l’expérience subjective. La logique addictive opère sur fond traumatique. C’est à travers le rythme, la cadence de l’usage du produit, qu’il s’agit de réguler les dysrythmies précoces à l’origine des vécus d’empiètement. Dans les configurations psychiques présentées, l’addiction n’est pas une simple quête de plaisir, mais se situe comme un régulateur de la vie pulsionnelle et sensorielle.

Adolescence, 2024, 42, 1, 153-165.

Aleksandra Pitteri, Frédéric Tordo : confinement et numérique comme d’un mimétisme traumatique

Le caractère inédit de la pandémie de la Covid a participé à l’affaiblissement des résistances psychiques mettant à jour bien souvent les vécus traumatiques jusqu’alors occultés. Dans ce contexte, le vécu traumatique a pu être sollicité à triple valence : par l’effet du confinement, par le recours omniprésent au numérique, et enfin par l’installation générale des téléconsultations dans les soins psychiques. Nous discuterons de cette sollicitation multiple du traumatique à la lumière de la compréhension du processus adolescent.

Adolescence, 2022, 40, 1, 193-204.

Florence Bécart, Manuella De Luca : anorexie et covid-19 : agression et trauma ?

Les confinements liés au Covid-19 ont entraîné une forte augmentation des hospitalisations pour anorexie sévère chez des adolescents. Si le tableau clinique était typique, l’investissement de l’hospitalisation et des soins était très inhabituel. L’investissement d’un espace à soi, a permis la reprise d’un travail de frontière entrainant la restauration de la différenciation réalité/fantasme, la reprise d’un processus d’appropriation subjectale et la mise à distance de l’effraction traumatique et la régression orale induites par la pandémie.

Adolescence, 2022, 40, 1, 175-192.

Sébastien Chapellon, Diane Salomon : la fabrique des incasables

Cet article s’intéresse aux ratés qui peuvent se produire dans la prise en charge pluridisciplinaire du sujet. Pour se préserver des affects difficilement tolérables qu’il les amène à éprouver, les professionnels chargés de l’accompagner ont tendance à le réorienter. Cette action, voulue comme thérapeutique, amplifie le sentiment d’abandon du sujet et, ce faisant, la violence de ses attitudes. Un exemple clinique en témoigne.

Adolescence, 2021, 39, 2, 299-312.

Qui veut ma peau ? L’humiliation technologique

L’Homme a rêvé la maîtrise de son environnement psychique, écologique et virtuel, au travers d’une course effrénée contre toute forme de limites du temps, de l’espace, de ses ressources et de son corps. La situation actuelle met en crise ce récit de l’Homme comme centre des cosmogonies, alors qu’il est forcé de constater son statut périphérique face à ce qu’il avait la présomption de dominer. La génération parentale ferait-elle ainsi payer en tribut à l’adolescence la sauvegarde de son humiliation ? Alors, comment « habiter » son corps et sa psyché, si l’avenir promis est l’écran d’une fin ?

Adolescence, 2021, 39, 1, 167-186.

Marie Kaci : à l’épreuve de l’absence

Cet article présente les débuts du traitement chez un adolescent ayant subi des traumas précoces. La discontinuité rétablie dès le commencement du traitement par des absences répétées, va confronter l’analyste aux aléas des premières relations d’objet. Le cadre sans cesse ébranlé, voire attaqué, va devoir se construire autour des possibilités psychiques du patient.

Adolescence, 2017, 35, 1, 45-52.