Cet article décrit une médiation originale utilisée dans une Maison des Adolescents : l’esthétique. L’activité, menée par une socio-esthéticienne professionnelle et un des membres de l’équipe institutionnelle, est très demandée par les adolescentes et permet d’importants changements dans les représentations que les adolescentes ont de leur propre corps. Par l’intermédiaire de modalités esthétiques adaptées à ce qu’elles désirent, demandent ou ont envie d’essayer, les adolescentes apprennent progressivement à se soucier d’elles-mêmes, de leurs désirs et de leur beauté. L’ensemble de ce qui est vécu par les adolescentes est repris et élaboré dans le cadre thérapeutique.
Nous présentons ici un atelier thérapeutique qui utilise comme médiation le vêtement. Mené par une éducatrice et une styliste dans le cadre d’une Maison des Adolescents, cet atelier permet de travailler sur l’image du corps et ses distorsions, sur l’estime de soi, sur les enveloppes et sur les préoccupations corporelles des adolescentes. Il est tout à la fois lieu de rencontres et d’expériences intimes autour de l’être et du paraître du soi adolescent.
Cet article traite du psychodrame psychanalytique individuel en Maisons des Adolescents. Après une rapide présentation du dispositif proposé en ce sens à la Maison de Solenn, inspiré de la psychanalyse individuelle, de la psychanalyse des groupes et de la clinique transculturelle, sera déployé le récit du suivi d’une jeune fille adoptée à l’internationale, Anna, dans un parcours psychodramatique à l’épreuve de l’abandon, de la séparation et de la question des retrouvailles.
Les nouvelles technologies prennent une place de plus en plus importante dans la vie des jeunes et dans nos consultations médico-psychologiques. En s’appuyant sur l’analyse d’un cas clinique d’une jeune en souffrance, les auteurs discutent le rôle d’Internet, des espaces virtuels et de la figure du double dans la construction identitaire à l’adolescence.
Une unité de psychothérapies a été mise en place à la Maison des Adolescents de l’Hôpital Cochin pour permettre de proposer à certains adolescents une psychothérapie psychanalytique.Si le bien fondé d’un travail psychanalytique à l’adolescence, comme l’articulation d’objectifs psychothérapiques et analytiques, font débat, les aménagements induits dans la pratique par certaines spécificités de l’adolescence s’inscrivent dans le mouvement créatif d’évolution et de diversification des pratiques psychanalytiques. Il appartient toutefois aux psychothérapeutes psychanalystes de formaliser leurs pratiques, pour pouvoir les décrire, les soumettre au travail de pensée entre pairs, et les porter aux débats psychanalytiques plus généraux pour assurer, par la compréhension des différences et la reconnaissance des éléments communs, la fécondité de l’abord psychanalytique de la souffrance adolescente.
À partir de notre expérience en hospitalisation auprès d’adolescents malades chroniques, nous proposons de développer la singularité d’une clinique et d’une prise en charge telle que nous l’envisageons en Maison des Adolescents, où se déroulent quotidiennement des consultations dans lesquelles pédiatres, pédopsychiatres, psychologues et autres professionnels interviennent. En prenant pour exemple la situation de Stéphane, un adolescent diabétique aux racines flamandes, nous esquissons les contours de notre approche interdisciplinaire, œcuménique par essence, entre soins pragmatiques et réalités familiales.
L’orientation d’un adolescent vers un lieu spécifique de soin n’est jamais simple. Les Maisons des Adolescents possèdent des atouts qui sont développés à travers les modalités même du travail mené par les accompagnants sociaux. Nous proposons de souligner ici la manière dont ces derniers, dans leur accueil, appellent à un transfert tant sur l’institution que sur ses membres. L’accent est également mis sur un temps institutionnel fort, celui de la réunion clinique, qui permet la co-élaboration de l’expérience clinique originale de ces professionnels, ainsi que la mise au travail de chacun des membres de l’équipe auprès des adolescents accueillis.
À partir de l’exemple de la Maison des Adolescents d’Avicenne à Bobigny, cet article s’intéresse à l’influence des contextes territoriaux sur le façonnement des modalités et axes d’intervention des Maisons des Adolescents. Nous proposons de retracer les grandes particularités du département de la Seine-Saint-Denis du point de vue de son histoire, de ses problématiques propres et de ses initiatives en matière de politiques locales dans les domaines du social, de la santé et de la jeunesse, pour montrer comment ces éléments entrent en résonance avec les choix faits en matière de fonctionnement de la Maison des Adolescents. Plus largement, nous tendons à expliquer d’où viennent les spécificités aujourd’hui caractéristiques des MDA à travers notre pays.
Les MDA des deux départements du 78 et du 92 prennent pied dans un maillage partenarial pré-existant. Elles soutiennent ou organisent un dispositif de réseau en même temps qu’elles favorisent l’accès à des consultations de première ou deuxième ligne pour des adolescents ou leurs familles. Elles apportent des réponses plurielles et favorisent l’articulation, la collaboration entre les professionnels des différents champs de prise en charge, en proposant notamment des lieux d’échange et de formation. Pour autant, ces dispositifs portent aussi en eux-mêmes certains paradoxes. Cet article propose, à partir d’une analyse des dispositifs CASA et MDA, une réflexion transversale sur ce type de structures et sur la dynamique de la rencontre avec l’adolescent. Une rencontre qui recrée un espace potentiel où puissent se préfigurer des dispositifs articulés les uns aux autres. Une rencontre qui soit bien réelle et qui soutienne les processus identitaires et identificatoires des jeunes pris en charge.
À la Maison des Adolescents de Bobigny, CASITA, l’accueil est un élément central du dispositif. Assuré par un binôme pluridisciplinaire d’intervenants de l’équipe, garants de la pluralité des lectures de la souffrance adolescente, il se réalise en plusieurs rendez-vous, généralement sur quelques semaines. À partir d’une vignette clinique, nous proposons de mettre en évidence les fonctions fondamentales du travail processuel de l’accueil, à la fois comme évaluation de la demande, mais aussi comme moment d’élaboration avant toute orientation vers une prise en charge.
Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 315-323.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7