Archives par mot-clé : Narcissisme.

Manuel Boiton : silencieusement immobile

La psychothérapie d’Abel explore les défenses narcissiques mobilisées contre l’effraction pulsionnelle et l’investissement objectal dans ses implications transféro–contre-transférentielles. La silenciation du corps et le rejet de tout investissement libidinal du moi constituent une rupture dans l’intersubjectivité. Le cadre thérapeutique réactive alors des traces sensorielles, permettant d’explorer l’immobilité comme transformation narcissique et tentative de redécouverte du sentiment d’exister.

Adolescence, 2025, 43, 1, 49-59.

Florian Houssier, Julie Chevalier : Freud et la passion des doubles : une dépendance en emprise ?

Cet article explore, depuis l’adolescence de Freud et ses amitiés passionnelles, une quête d’alter ego pouvant régresser au statut de doubles narcissiques « en emprise ». Il peut en résulter une blessure narcissique, l’altérité ne se révélant plus comme complémentaire pour le moi, mais comme une différence et une indépendance intolérables. On pourra par ailleurs en observer les incidences chez sa fille Anna.

Adolescence, 2024, 42, 1, 13-27.

Éric Jaïs : naviguer dans le pot au noir, entre refoulement et régression

L’image maritime du pot au noir proposée par D. W Winnicott pour décrire la période de l’adolescence illustre l’immobilisation de certains patients. La réactualisation du conflit œdipien, quand il n’a pas disparu, vient solliciter le Moi et mobiliser le narcissisme. Dans le Centre de soins pour adolescents qui les accueille, la psychothérapie institutionnelle associée au traitement groupal, tente de leur faire reprendre leur navigation.

Adolescence, 2023, 41, 1, 91-102.

Kinjal Damani, Jean-Luc Rinaudo : utiliser facebook pour enseigner ?

Cet article analyse, à partir d’observations longues, les pratiques de professeurs du secondaire qui utilisent un réseau social avec leurs élèves. La présentation des résultats permet de modérer l’affirmation souvent entendue d’une participation accrue des adolescents sur les réseaux sociaux. Ces outils peuvent au contraire favoriser le fantasme de toute-puissance et d’omniprésence des enseignants. Ils contribuent aussi, chez certain, à la confusion entre espace privée et sphère professionnelle.

Adolescence, 2022, 40, 2, 321-335.

Samir Fellak : Les balafres identitaires

L’absence ou la porosité des liens aux objets de l’enfance fissure, chez l’adolescent, la potentialité identificatoire et plonge celui-ci dans un insoutenable et inquiétant sentiment d’étrangeté du Moi. Le dispositif psychothérapique permet au patient d’exprimer sa haine à l’endroit de la mère ou du père, dans une relation de transfert sur le psychanalyste donnant une possibilité de rencontre à un autre, identifié comme « étranger », suffisamment différent (sexuellement) et différencié (narcissiquement).

Adolescence, 2017, 35, 2, 325-333.

Xavier Giraut : Discontinuités adolescentes

L’adolescence, l’âge des possibles, s’inscrit dans le champ de la discontinuité dont la plus perceptible est corporelle. D’autres discontinuités – psychiques, familiales et environnementales –, sont propres à cet âge. Les traces des premières phases de développement vont faire écho à ces remaniements.

Adolescence, 2017, 35, 1, 101-109.

Simone Korff-Sausse : selfies : narcissisme ou autoportrait ?

Les selfies adolescents interpellent le psychanalyste, et leur prolifération massive sur les réseaux sociaux amène à revisiter le stade du miroir. Ces images de soi sont-elles un miroir réflexif ou un miroir vide ? Même massivement narcissiques, les selfies procèdent d’une quête identitaire, voire d’une quête esthétique, où ils peuvent s’apparenter à l’autoportrait. Au-delà des aspects ludiques et narcissiques, ils sont liés aux questions fondamentales de l’identité, la sexualité et la mort.

Adolescence, 2016, 34, 3, 623-632.

Valérie Boucherat-Hue : automutilation pubertaire

Chez une grande adolescente psychosomatique, le symptôme auto-sadique de trichotillomanie condense les carences du Moi-corps et ses tentatives d’appropriation auto-érotiques. Ces blessures traumatophiliques répétées entretiennent, à des fins de survie, l’excitation d’une absence maternelle déniée dont les traces mnémoniques colonisent la mémoire du corps malade. L’enjeu thérapeutique est la reprise transféro-contre-transférentielle de la fonction homo- et auto-réflexive primitive.

Adolescence, 2016, 34, 3, 587-596.