Archives de catégorie : Silence – 2025 T. 43 n°1

Philippe Gutton : dialogue singulier

Le pubertaire définit une saisie externe du sujet par l’instinct génital et ses expressions sociétales. Le phénomène impose un travail psychique perlaboratif et modifie la situation analysante avec des adolescents, en particulier les modalités transféro–contre-transférentielles.

Adolescence, 2025, 43, 1, 161-167.

Gianluigi Monniello : le devenir de la vie psychique de la trace sensorielle à la création de soi

L’auteur, à partir du concept freudien de Hilflosigkeit, articule les études sur l’évolution de la vie psychique du nouveau-né avec l’évolution de la vie psychique à l’adolescence. Attentif à la nouvelle sensorialité pubertaire, l’auteur prend pour exemple le cas d’un adolescent au fonctionnement limite.

Adolescence, 2025, 43, 1, 141-159.

Antoine Gires, Michèle Benhaïm : une danse contre le silence

Cet article propose une analyse de l’œuvre Billy Elliot en explorant la bataille menée par cet adolescent contre un silence qui pèse sur sa famille suite au décès de sa mère. Cette quête est éclairée par l’expression de son désir pour la danse. Les propos de cet écrit s’appuient sur la théorie du signifiant imaginaire de C. Metz et examinent la mise en scène d’une confrontation entre le réel, l’inconscient et le désir, révélant le parcours éthique et tragique du désir de Billy.

Adolescence, 2025, 43, 1, 127-140.

Johann Jung, Pauline Cuzol : silence ! on joue le silence dans le psychodrame

Cet article explore le rôle du silence dans un dispositif de psychodrame individuel pour adolescent. Le silence se présente comme un élément structurant du dispositif et un support d’élaboration et d’appropriation subjective. À partir d’un cas clinique nous approfondirons les enjeux et limites lorsque le silence n’est plus en mesure de soutenir l’associativité. Il révèle alors une fragilisation des capacités réflexives et conduit les thérapeutes à ajuster leur qualité de présence.

Adolescence, 2025, 43, 1, 113-126.

Emmanuelle Caillaud-Doyen, Alain Ducousso-Lacaze : fantasmes de dévoration dans un groupe thérapeutique

L’article propose d’analyser le silence imposé par des adolescents à leur thérapeute au sein d’un groupe psychothérapique. Les auteurs soutiennent l’hypothèse que ce silence est une projection des angoisses archaïques et des fantasmes de dévoration, d’incorporation des adolescents sur leur thérapeute. Cette dernière, en s’offrant comme réceptacle transformateur, ouvre la voie à une élaboration psychique plus secondarisée.

Adolescence, 2025, 43, 1, 101-112.

Corentin Boulay, Pascal Roman : la capacité à jouer en groupe « jeu de rôle »

La médiation « Jeu de Rôle » semble adaptée à la prise en charge des troubles de l’adolescence. Néanmoins, la clinique confronte à la spécificité des organisations psychiques mobilisant des liens transférentiels fondés sur la rupture, la destructivité, l’évitement de la pensée et du lien. À partir d’un cas clinique, nous mettrons en évidence les processus de la médiation qui favorisent l’émergence d’un mouvement de reprise des investissements objectaux et des processus de pensée.

Adolescence, 2025, 43, 1, 89-100.

Romain Gady : du silence des affects à l’agir sexuel violent

À partir du cas de Jérôme, nous soutenons que le silence des affects dans le discours des patients révèle le poids de la répression sur le travail d’élaboration des métamorphoses pubertaires et peut présider ainsi aux surgissements d’agirs sexuels violents. Ces agirs témoignent des aléas du travail d’adolescence. En appui sur les tiers éducatifs et judiciaires, le travail thérapeutique vise alors à la recomposition des affects et la création de nouvelles liaisons sur la scène transférentielle.

Adolescence, 2025, 43, 1, 75-87.

Stella Mitrouska : le silence de l’absence : une situation d’absentéisme scolaire

Le présent article vise à explorer les mécanismes inconscients qui sous-tendent le phénomène de l’absentéisme scolaire dans l’espace intrapsychique de l’adolescent, dans les nouages de ses liens intersubjectifs au sein du lien didactique et les réponses, réactions institutionnelles qui lui sont réservées ainsi que les apports spécifiques du psychologue de l’Éducation nationale.

Adolescence, 2025, 43, 1, 61-74.

Manuel Boiton : silencieusement immobile

La psychothérapie d’Abel explore les défenses narcissiques mobilisées contre l’effraction pulsionnelle et l’investissement objectal dans ses implications transféro–contre-transférentielles. La silenciation du corps et le rejet de tout investissement libidinal du moi constituent une rupture dans l’intersubjectivité. Le cadre thérapeutique réactive alors des traces sensorielles, permettant d’explorer l’immobilité comme transformation narcissique et tentative de redécouverte du sentiment d’exister.

Adolescence, 2025, 43, 1, 49-59.

Luca Quagelli, Nina Cappelle-Quagelli : avant le silence, une écoute du corps et du cadre

Les auteurs interrogent le rôle et la place du silence dans le travail clinique avec de jeunes adolescents pour qui la fonction réflexive n’a pas pu se structurer de façon suffisamment stable. Pour que ces patients puissent se saisir du silence de l’analyste comme d’un espace-temps qui permet de plonger en soi et de s’écouter parler, un travail préalable est nécessaire. L’écoute du langage du corps et de l’acte, ainsi que du transfert sur le cadre est au cœur de ces traitements difficiles.

Adolescence, 2025, 43, 1, 35-48.