Tous les articles par Admin

Anne Perret, Corinne Blanchet, Florent Cosseron, Gabriel Femenias, Alain Krotenberg, Emmanuelle Granier, Paul Jacquin, Jean-Jacques Lemaire : l’éthique de l’accueil

Les auteurs proposent, à partir des diverses modalités d’accueil dans les Maisons des Adolescents, de définir une posture d’accueil qui participerait de l’éthique d’une démarche clinique. Pour ce faire, ils mettent en évidence la manière dont la demande adressée aux Maisons des Adolescents doit être entendue, en veillant à départager la demande du jeune lui-même de celle émanant de l’entourage familial et social. Ils insistent également sur le fait de prendre la situation telle qu’elle se présente pour déchiffrer le contenu de la demande manifeste et latente. Cette position devrait permettre d’opérer une coupure symbolique et de resituer des repères quant à la différence des sexes et des générations. L’accent est mis sur la notion de référence qui, couplée à une position de moi auxiliaire, serait susceptible de réintroduire du tiers. Cette position d’accueil ne peut se concevoir sans un travail de formation des équipes pluridisciplinaires qui devrait asseoir une clinique où l’insu, auquel chacun est soumis, puisse être partagé.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 307-314.

Annie Birraux : l’adolescence face aux préjugés de la société

Ce  texte cherche à cerner les processus adolescents en les resituant dans le contexte actuel des préoccupations des parents et de la société à partir de la clinique des Maisons des Adolescents. Qu’est-ce qui détermine l’adolescence, hier et aujourd’hui ? Les changements physiques et sociétaux sont-ils suffisants pour définir cette période de la vie ? Nos adolescents sont-ils plus précoces ? Faut-il les considérer comme des adultes sous le seul prétexte qu’ils sont grands et forts et, par là même, renoncer à la part d’infantile constitutive de chacun ?

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 297-306.

Marie Rose Moro : les maisons des adolescents, un concept nouveau

Banals, sublimes, familiers, inquiétants… tels sont nos adolescents d’aujourd’hui et de demain, d’ici et d’ailleurs. On dit les aimer, mais souvent ils nous intriguent et, trop souvent, ils nous font peur. On dit aussi que l’adolescence est le plus bel âge de la vie. Dans le même temps pourtant, on l’associe à l’ennui, à la révolte, à l’émergence du pubertaire et du sexuel, aux transgressions, aux questionnements identitaires ou au besoin d’utopie. On l’oublie dès qu’on en est sorti, au moins en partie. On cherche cependant, dès que l’occasion se présente, à retrouver notre adolescence, dans ce fameux « jeunisme » duquel, à en croire les magazines, on a du mal à échapper.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 287-295.

Bernard Golse : entre neurosciences et psychanalyse

Après avoir rappelé quelques exemples de dialogue épistémologique entre neurosciences et psychanalyse (comme la théorie de l’après-coup à la lumière des données actuelles sur la mémoire, le caractère actif des perceptions, le rêve et les différents types de mémoire, les représentations d’action et les découvertes récentes en neuro-imagerie, l’amnésie infantile et le passage de la communication analogique à la communication digitale, la théorie de l’esprit au regard du concept d’identification projective), l’auteur envisage la problématique de l’intersubjectivité en lien avec la question de la synchronie polysensorielle, avant de conclure par l’évocation de quelques obstacles à ce dialogue transdisciplinaire.

Adolescence, 2012, T. 30, n°2, pp. 269-285.

 

Les trente ans de la revue Adolescence

Les trente ans de la revue Adolescence
« Se créer adolescent »

Samedi 13 avril 2013
9h15 – 17h-18h00
Auditorium des Diaconesses
18 rue Sergent Bauchat 75012 Paris
Renseignements et inscriptions : tél : 06 30 42 54 30
mail : colloqueado@gmail.com

Inscriptions sur place uniquement en salle vidéo conférence
Attention à partir de ce mercredi 10 avril les demandes d’inscriptions reçus seront affectées, selon le cachet de la poste, à l’auditorium ou à la salle de vidéo conférence.

 

Programme du colloque :
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Inscription individuelle : 70 €
Étudiant, demandeur d’emploi (justificatif) : 35 €
Formation permanente : 110 €

Le livre de Philippe Gutton, Raymond Cahn, Philippe Robert, Serge Tisseron
sera remis gracieusement à chaque participant

Matinée 9h15-13h

Histoire des idées de la revue

L’histoire des idées dans la revue Adolescence est tracée selon les réflexions de cette journée en trois étapes. Dans sa démarche inaugurale, les processus d’adolescence débutant avec le pubertaire sont examinés, affirmant leur originalité et leur spécificité par rapport à l’infantile. Le travail de subjectivation avec ses avatars prend le devant de la scène à partir des années 1990.  Depuis les années 2000-2005, les travaux publiés sont de plus en plus sensibles à la dimension intersubjectale : confrontations-liens entre les autres internes et externes.L’accession au sujet social dessine un champ commun interrogeant le psychopathologue et  l’anthropologue. Aujourd’hui, quelle place est accordée aux neurosciences ?

Le pubertaire
Marie-Christine Aubray, Pr. Annie Birraux, Pr. Bernard Brusset, Pr. Philippe Gutton,

Pr. François Ladame, Dr. Jean-Luc Donnet
Le travail de subjectivation

Philippe Givre, Pr. François Richard, Pr. Philippe Jeammet
Modérateur, Pr. François Marty

 Après-midi 14h30-17h00

Le concept d’intersubjectalisation
Débats autour du livre
L’ado et son psy : Nouvelles approches thérapeutiques en psychanalyse
Philippe Gutton, Raymond Cahn, Philippe Robert, Serge Tisseron

Comment chacun devient-il sujet de sa propre existence ? Cette question centrale dans la compréhension des processus d’adolescence est au cœur de cet ouvrage. Quatre cliniciens, auteurs de référence, ouvrent une réflexion novatrice sur les formes d’interventions thérapeutiques à l’adolescence.La métamorphose pubertaire, avec les nombreux bouleversements auxquels le jeune en construction doit faire face, est le paradigme de la création de soi. Dans la cure, un véritable processus de co-création s’établit entre l’ado- lescent et son thérapeute. Les auteurs de ce livre invitent, selon quatre axes complé- mentaires, à s’interroger sur les changements indispensables que doivent au- jourd’hui assumer les psychothérapies d’adolescents

Discutants avec les auteurs
Dr. Anna Maria Nicolò, Pr. Gianluigi Monniello
Modérateurs: Dr. Jacques Dayan, Pr. François Richard
Un pot sera organisé de 17 h à 19h par la revue Adolescence et les éditions In Press

Marie Jejcic : abord clinique donc social d’un crime

D’une part, les institutions d’adolescents accueillent tout type de demandes ; de l’autre, l’extension de la délinquance a pour effet de socialiser le crime. En conséquence, le thérapeute peut accueillir des situations au carrefour du pénal, de la clinique et du social, comme ce fut le cas pour un jeune criminel que nous avons reçu. Du bousculement de la pratique clinique, le praticien se devant de pouvoir répondre d’une éventuelle récidive, nous rendons compte de l’option clinique prise, qui privilégia le fantasme plutôt que les pulsions, façon qui nous sembla la plus honnête pour assumer notre responsabilité sociale.

 Adolescence, 2013, 30, 4, 945-956.

Magali Ravit : « l’amour “ vache ” ». du féminin à sa mise à mort dans l’acte sexuel violent

L’auteur envisage, à partir du suivi clinique d’une adolescente incarcérée, comment le passage à l’acte violent à caractère sexuel constitue un échec du « travail de passivité » qui se solde en un meurtre du féminin, ce que l’auteur propose de désigner sous le terme de « féminicide ». Cette mise à mort du féminin est une réponse contre le risque d’envahissement du pulsionnel qui est fortement sollicité dans ce temps particulier de l’adolescence. L’article retrace les difficultés du suivi clinique de Sonia durant son parcours pénal. Le passage par l’acte est envisagé comme une scène rassemblant et condensant les éléments psychiques internes qui ne parviennent pas à s’organiser ni à se lier et représentent des menaces de ruptures identitaires.

Adolescence, 2013, 30, 4, 935-944.

Jean-Yves Chagnon, Florian Houssier : l’illusoire attente de la demande

Cet article, en appui sur une brève vignette clinique d’un jeune meurtrier ayant présenté des troubles du comportement à l’adolescence et s’étant vu refuser l’accès aux soins sous prétexte d’absence de demande, vise à discuter et critiquer ce concept. Les auteurs montrent certaines des raisons pour lesquelles il est impossible à ces adolescents d’effectuer une demande verbale de soins, alors que c’est leur comportement lui-même qui a valeur de demande dans son adresse inconsciente à l’autre. Les théorisations qui font l’hypothèse d’une spécificité du langage de l’acte à l’adolescence sont rappelées : elles permettent de penser les dispositifs et aménagements thérapeutiques nécessaires à la prise en charge par l’environnement de la souffrance psychique de ces sujets.

Adolescence, 2013, 30, 4, 919-933.

Jacques Dayan : comprendre la délinquance ?

Délits et crimes sont selon É. Durkheim des acceptions issues de la conscience commune.  Mais comment se forge et se transmet cette conscience ? Qu’est-ce que l’acte délictueux ?  Tout acte antisocial relève-t-il d’une pathologie ? Existe-t-il une épistémologie commune aux champs sociologique et psychologique ? Nous tentons de répondre à ces questions et à leurs implications dans le champ de la justice des mineurs et des soins aux délinquants.

Adolescence, 2013, 30, 4, 881-917.

Herminie Bracq-Leca, Marie-Anouck Pitel-Buttez : Construire et proposer un espace-temps de soin dans un établissement pénitentiaire pour mineurs.

Depuis juin 2007, une équipe médico-psychologique (UCSA-SMPR) intervient au sein de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de la région Rhône-Alpes. Psychiatre et psychologue proposent de revenir sur cette expérience en questionnant la temporalité du soin et les enjeux spécifiques à ce cadre institutionnel. Quels sont les objectifs du soin ? Comment penser la place des soignants dans une structure d’enfermement où le soin serait souhaité comme « auxiliaire » du système répressif-éducatif ? Comment permettre une élaboration des agirs du sujet et de l’institution ? Voici une réflexion en cheminement qui est au cœur d’une pratique où l’identité professionnelle est souvent malmenée.

Adolescence, 2013, 30, 4, 869-879.