Freud nous incite à être organisé en vue de la mort pour endurer la vie. Le sujet réfugié essaye face à la mort de réorganiser sa vie psychique, de se reconstruire dans l’imaginaire d’une identité secouée par le traumatisme. Mais face au malaise imposé par la guerre, il résiste, cherchant toute expression du négatif comme refuge.
Le psychodrame psychanalytique de groupe, dans les pathologies narcissiques et psychotiques à l’adolescence, favorise par le jeu le déclin de l’omnipotence au profit de l’ambiguïté. Il ouvre ainsi la voie vers la transitionnalité. Dans cet article est rapportée une séance de psychodrame de groupe au cours de laquelle des agirs incestuels et meurtriels tentent d’être contenus et figurés. Les enjeux thérapeutiques face à cette haine meurtrière sur l’objet-psychodrame sont discutés.
Nous interrogeons le décrochage scolaire à l’entrée dans l’adolescence au regard du processus pubertaire qui s’engage, à la croisée des chemins entre noyau dépressif et relecture « inédite » des fantasmes fondateurs. La co-construction sujet-environnement y apparaît centrale, tant la dimension du lien y est convoquée, ne serait-ce que dans sa mise à mal. Une vignette éclaire notre propos et explore l’hypothèse que ce qui fait accroc dans l’entrée dans l’adolescence a trait à l’homo-érotisme reconvoqué et à remanier.
Nous rencontrons dans un cadre pénal des adolescents ayant commis des actes de violence sur d’autres scènes institutionnelles. Leur passé traumatique n’est pas sans lien avec les agirs actuels. Dans l’incapacité de formuler une demande d’aide, ils fuient les services de soin censés les rencontrer ; à moins que ce ne soit l’inverse ? Au sein de l’institution judiciaire, le clinicien peut mettre en place un dispositif d’apprivoisement du lien qui permet progressivement l’émergence d’une demande.
Certains adolescents placés ou orientés manifestent des agirs violents au sein des institutions. Plutôt que de considérer qu’ils ne répondent d’aucune institution, il s’agit de montrer qu’un rejet originel lié à leur histoire ne leur permet pas d’habiter l’intérieur d’une institution. Si l’histoire leur a réservé un mauvais accueil, l’institution peut en revanche remettre à l’ouvrage la dimension d’accueil comme acte thérapeutique.
Cette étude s’intéresse au parcours de vie des cas complexes de la PJJ. L’analyse mixte, quantitative, psychodynamique, et qualitative des dossiers du dispositif Étape confirme l’hypothèse d’un parcours de vie typique de ces adolescents. Carences affectives, violences intra-familiales, ruptures successives et passages à l’acte multiples créent les conditions qui rendent la rencontre adolescent-institution d’accueil difficile voire impossible, générant par là le statut d’« incasable ».
Le concept d’états-limites interroge la nosologie, la psychopathologie et le soin. Ce concept-limite est abordé d’une part au regard de la problématique bébés/ados, d’autre part dans la perspective des structures institutionnelles. L’auteur souligne l’importance d’une lecture à double sens de la théorie de l’après-coup, avant de rappeler quelques repères de la problématique bébés/ados. L’exemple des Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) est enfin pris pour réfléchir aux structures intermédiaires.
La polysémie des agirs adolescents est riche et plurielle. Il nous a semblé pertinent d’éclairer cette clinique singulière de l’acte adolescent par les apports de la psychosomatique et plus particulièrement les effets délétères de la perte d’une dynamique interne riche, au profit ou en contrepoint d’une explosion des conduites externalisées. Nous proposerons quelques idées finales autour du paradoxe d’une disruptivité dans un contexte de dépression essentielle adolescente où l’impulsivité cohabite avec l’errance.
Cet article s’intéresse aux ratés qui peuvent se produire dans la prise en charge pluridisciplinaire du sujet. Pour se préserver des affects difficilement tolérables qu’il les amène à éprouver, les professionnels chargés de l’accompagner ont tendance à le réorienter. Cette action, voulue comme thérapeutique, amplifie le sentiment d’abandon du sujet et, ce faisant, la violence de ses attitudes. Un exemple clinique en témoigne.
Les auteurs abordent les enjeux de la mise en acte délictueuse à l’adolescence sous l’angle d’une théorie scénique. Ils proposent quelques pistes de compréhension pour appréhender le travail de réactualisation de ces adolescents, d’anciennes scènes restées en attente de symbolisation. Le passage par la scène reste au service de la figurabilité. Il tente de dégager le Moi de l’adolescent de l’ambiguïté en traitant les restes de vécus traumatiques dans l’après-coup.
Adolescence, 2021, 39, 2, 283-297.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7