Using initial interviews with an adolescent girl who presents self-attacking behaviors, the author explores the orders of the vital and the sexual, and the fate of aggressive drives in light of Freud’s two topographies.
The risky sexual behaviors of adolescents with a personality disorder often allow us to go back to a traumatic sexual event in childhood, whether it be an individual or a transgenerational one. As in the neurotica and the theory of fantasy, the differentiating phases of the patient’s history thus become apparent, the time of the primacy of the destructuring experience and that of the memory trace which causes the traumatic experience to be reproduced within an already destructured psyche.
The article situates tertiary processes (A. Green) as subjectivation work. They originate in the link with the first subjectal object, the mother. The tertiary processes have two interwoven components: negative, trying to sort through the power of external objects (work of negative hallucination), and positive, psychic creativity, representance which is shared among three angles of study: affect, internal-external object representation, and word representation.
L’intérêt de F. Richard pour la clinique des adolescents et des états limites d’une part, et l’évolution psychosociale et culturelle d’autre part, est au centre de son nouvel ouvrage très riche, dans lequel il articule ces deux dimensions. L’auteur propose d’établir un lien entre l’augmentation de la pathologie limite et l’évolution du malaise dans la culture, en lien à une pervertisation du surmoi (double injonction contradictoire de libération et de puritanisme).
Le caractère inédit de la pandémie de la Covid a participé à l’affaiblissement des résistances psychiques mettant à jour bien souvent les vécus traumatiques jusqu’alors occultés. Dans ce contexte, le vécu traumatique a pu être sollicité à triple valence : par l’effet du confinement, par le recours omniprésent au numérique, et enfin par l’installation générale des téléconsultations dans les soins psychiques. Nous discuterons de cette sollicitation multiple du traumatique à la lumière de la compréhension du processus adolescent.
Les confinements liés au Covid-19 ont entraîné une forte augmentation des hospitalisations pour anorexie sévère chez des adolescents. Si le tableau clinique était typique, l’investissement de l’hospitalisation et des soins était très inhabituel. L’investissement d’un espace à soi, a permis la reprise d’un travail de frontière entrainant la restauration de la différenciation réalité/fantasme, la reprise d’un processus d’appropriation subjectale et la mise à distance de l’effraction traumatique et la régression orale induites par la pandémie.
L’article présente l’accompagnement en psychoboxe psychanalytique d’un adolescent violent placé en Centre Éducatif Fermé. Ces séances ont permis d’avancer l’existence de violences froides ne relevant pas d’une sexualisation agressive mais d’un retournement offensif redoutable face à des vécus de pétrification du corps expressif. L’article interroge la logique spécifique de contre transfert que ces furies froides génèrent chez le clinicien ainsi que les solutions d’accompagnement possibles
Cette dernière décennie plusieurs adolescents français se sont identifiés à l’idéologie violente prônée par Daesh et ont tissé des liens avec certains de ses membres. De ce fait, plusieurs d’entre eux sont suivis en psychothérapie dans le cadre d’une obligation de soin judiciaire. À partir de la prise en charge de cinq de ces adolescents, nous proposons de considérer que cette identification peut représenter une « solution radicale » face à la terreur d’être agressé.
Le récit de quelques moments de la cure d’une adolescente présente comment les figures de l’agression suivent les vicissitudes d’un « sexuel » dont on interroge les formes changeantes en particulier dans leur réorganisation entre enfance et adolescence. Le transfert y fomente des jeux et des pièges qui convoquent l’analyste en des modalités de présence très diverses. Dans le même temps que la patiente veut faire l’adulte en s’identifiant à l’agresseur, c’est bien l’enfant qu’elle fut qui demande très fréquemment à être entendue.
L’auteure évalue ici les incidences dans la cure des premières expériences sexuelles des adolescents. Ces premières relations mobilisent des fantasmes d’agression car le lien entre sexualité et destructivité s’y incarne de façon privilégiée, même quand elles sont librement consenties. L’auteure fait l’hypothèse que la violence du sexuel infantile y est prégnante, réactivée par le caractère traumatique que revêt immanquablement la première relation sexuelle du fait de sa nouveauté radicale.
Adolescence, 2022, 40, 1, 123-134.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7