À partir du cas de Jérôme, nous soutenons que le silence des affects dans le discours des patients révèle le poids de la répression sur le travail d’élaboration des métamorphoses pubertaires et peut présider ainsi aux surgissements d’agirs sexuels violents. Ces agirs témoignent des aléas du travail d’adolescence. En appui sur les tiers éducatifs et judiciaires, le travail thérapeutique vise alors à la recomposition des affects et la création de nouvelles liaisons sur la scène transférentielle.
Dans cet entretien autour de son livre, L’avenir d’un silence. Déréalisation, refoulement, amnésie des masses, Laurence Kahn qualifie les fonctions psychiques du silence, dans sa dimension individuelle et collective. Le silence qui a pesé sur les crimes du nazisme en Allemagne est au service de la déréalisation des crimes commis. Dans les familles, le silence, qui joue un rôle majeur à l’adolescence, peut être au service de la non-reconnaissance, mais il peut aussi, dans certains cas, être au service de la vie.
Cet article propose le concept nouveau d’un complexe d’Œdipe primaire structurellement déformé par la pression de la sexualité polymorphe infantile, tant dans le développement normal que pathologique. Corrélativement, le clivage est considéré comme interne à tout refoulement. Un cas clinique illustre la dialectique d’une relation psychique incestueuse régressive avec l’objet maternel primordial chez un adolescent, avec ses tentatives de constituer un référent paternel tiers à partir de fragments de représentations du père œdipien.
Après plus de soixante-dix ans de paix en Europe occidentale, on peut s’interroger sur le destin de la destructivité sous ces conditions inédites. On assiste peut-être à ce que l’on peut assimiler à des « guerres civiles » : suicides, ruptures familiales, judiciarisation de la vie civile. Deux vignettes cliniques, l’une illustrant les guerres intrafamiliales, l’autre les guerres institutionnelles sont complétées par quelques comparaisons entre ces deux formes et quelques considérations sur la différence entre passages à l’acte individuels et collectifs.
Cet article interroge la place et la fonction de l’expérience sonore au sein du processus d’adolescence. À travers plusieurs vignettes cliniques, nous traiterons des modalités de réaménagement de l’identité sonore à l’adolescence et de ses conséquences tant d’un point de vue individuel que groupal/familial. Nous témoignerons également du travail thérapeutique qui peut être effectué lorsque ces réaménagements ne peuvent être traités psychiquement.
L’affiliation s’inscrit structurellement dans la construction filiative de tout un chacun. La crise adolescente est familiale et implique donc de ne pas isoler les différents acteurs de ce processus. L’Institution comme lieu spécifique de dépôt et de projection des problématiques inter et trans-subjectives permet de travailler la fonction phorique pour aboutir à un travail de transformation et d’appropriation.
La mise en place d’une thérapie familiale peut prendre du temps, parfois des années, à la hauteur des résistances de la famille. L’adolescence révèle parfois des failles dans la structure du couple et l’enveloppe familiale, liées à des traumas non élaborés. Une situation clinique met en évidence ces processus, qui se déploient dans l’espace institutionnel et notamment dans le lien entre le thérapeute et le consultant.
Les demandes pour les adolescents en situation de déscolarisation croissent, le plus souvent formulées par leurs familles et rarement portées par les adolescents eux-mêmes. Le symptôme scolaire révèle souvent une souffrance familiale importante. Le travail avec les parents de l’adolescent apparaît dès lors primordial. Penser la malléabilité du cadre et mettre en place des co-consultations permet de mobiliser les ressources psychiques familiales et individuelles jusqu’alors impensées.
L’auteur illustre combien les résistances parentales peuvent faire le lit de la psychopathologie de l’adolescent. L’exposé d’une situation problématique de suivi thérapeutique permet de rappeler quelques principes concernant la prise en charge des familles. Il propose de penser la phobie scolaire comme un syndrome post- traumatique plutôt que comme une histoire névrotique, mais insiste sur le poids, dans le développement de l’adolescent, des idéaux infantiles parentaux non introjectés.
Les transformations qui affectent le rapport des jeunes à leur propre image résultent de leur adaptation à deux situations radicalement nouvelles auxquelles ils sont confrontés dès la prime enfance : l’omniprésence des images – notamment celles que leurs parents font d’eux –, et les nouvelles organisations familiales dans lesquelles le désir que l’enfant surprenne est maintenu de plus en plus longtemps. « Être célèbre » est alors perçu comme le moyen privilégié de résoudre en même temps plusieurs désirs et angoisses contradictoires.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7