Archives par mot-clé : Abus

Laurent Tigrane Tovmassian : abus sexuel, désaveu et confusion, vers la reconnaissance

La situation analytique et le cadre sont propices au retour de la confusion, et l’analyste est au fait de l’intime du sujet. Avec l’abus sexuel, La scène du fantasme est écrasée par celle de l’acte. La confusion se nourrit du désaveu de l’environnement et du déni du vécu traumatique. Le transfert promeut la possibilité d’accéder à un temps où le fil du fantasme est retrouvé, grâce à la tendresse du psychothérapeute. Il est important que le désaveu ne soit pas revécu en séance.

Adolescence, 2025, 43, 2, 261-271.

Sarah Michot, Catherine Matha : le cri des silences : à mots couverts

Cet article se propose d’aborder la question des silences et la fonction qu’ils occupent dans l’abus, l’inceste notamment. Il suggère d’examiner la manière dont ces derniers trouvent à s’inscrire dans la relation transférentielle comme lieu d’une mise en acte du trauma et d’une tentative de subjectivation de l’indicible. La réflexion s’étaye sur le récit des premiers mois d’une prise en charge psychothérapeutique avec une grande adolescente, dont les silences n’ont pas manqué de faire de bruit.

Adolescence, 2025, 43, 2, 223-232.

Moses Laufer : Maltraitance sexuelle ou structure délirante ? de l’adolescent au jeune adulte

 L’auteur décrit la cure d’une patiente adolescente qui rapporte avoir été abusée sexuellement par son père durant l’enfance. Au cours de la cure, l’analyste se mit à douter de la véracité d’un tel souvenir. Au fur et à mesure que l’analyse avançait, l’analyste eut l’impression que les réponses de la patiente à ses interprétations renvoyaient de plus en plus à une structure délirante. Lorsque la patiente eut l’impression que l’analyste avait des doutes sur ses souvenirs, ou n’était pas de son côté, elle interrompit brusquement la cure. Elle resta dès lors une jeune femme extrêmement vulnérable. La structure délirante contenait le besoin sexuel de la patiente de détruire toute potentialité de puissance masculine, ce qui représentait pour elle le mécanisme de défense à mettre impérativement en place contre son propre désir pour la mère œdipienne qui, dans la réalité, avait quitté la patiente pour se remarier.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 71-83.