Archives de catégorie : L’abus – 2025 T. 43 n°2

Daniele Biondo : la perversion du fonctionnement groupal primitif de type horde

L’auteur propose une réflexion théorique et clinique sur la relation qui existe entre la perversion et un fonctionnement groupal primitif particulier aux adolescents violents, réunis en groupe redéfini comme horde. L’auteur note que, dans la perversion comme dans une horde, il existe une incapacité structurelle à différer l’impulsion et à la traiter en soi. Le fantasme inconscient qui guide les adolescents regroupés en horde, est illustrée par la présentation d’un cas de viol collectif.

Adolescence, 2025, 43, 2, 387-401.

Elisa Casini : la violence à l’origine

L’auteure propose une réflexion théorico-clinique sur la violence primaire et ses répercussions sur la constitution psychique du sujet. Un cas clinique permet d’explorer la terreur vécue dans le cadre de la relation primaire et ses conséquences lorsque la question pulsionnelle se joue avec un objet substitutif. Pour l’analyste, il est alors question de favoriser l’émergence d’une capacité de représentation symbolique, alors que la violence du traumatisme se pose comme son négatif.

Adolescence, 2025, 43, 2, 377-385.

Claude Balier : la violence à la lumière des processus adolescents

Bien plus qu’une période de la vie, l’adolescence est le contenant de toute une série de processus déjà inscrits chez l’enfant dès la naissance. C’est en fonction d’une réponse adéquate des objets que les processus parviendront à leur plein développement. La violence à être prendra alors la forme d’un projet de vie, expression du surmoi qui marque l’achèvement de l’adolescence ; tel n’est pas le destin de sujets auteurs d’agressions sexuelles. La violence non intégrée les conduit à dissoudre leur moi dans le jeu des processus. L’agression de l’autre devient alors une défense contre une intrusion hallucinatoire.

Adolescence, 2025, 43, 2, 365-375.

Axel Lions : information préoccupante : le risque d’abus

Le constat d’une augmentation significative de situations préoccupantes questionne l’institution et ses soignants pour une juste utilisation de la loi de la protection de l’enfance. Les ingrédients seraient-ils réunis pour qu’une pente abusive se mette en place et qu’un mésusage apparaisse ? L’auteur s’intéresse aux composantes d’une rencontre clinique préoccupante. La déclinaison de plusieurs modalités d’écriture des IP permettra de saisir différents enjeux subjectifs pour l’adolescent.

Adolescence, 2025, 43, 2, 351-363.

Nathalie Barabé : l’abus de collectif pour l’adolescent en institution

L’institution accueille les processus intrapsychiques des adolescents, dont l’appropriation d’un espace intime, en changeant les appuis usuels, ce qui entraîne jeunes et professionnels, à une co-création dynamique d’espaces différenciés et de bords. Après avoir rappelé la symbolique d’un espace à soi à l’adolescence, nous présentons les difficultés liées au collectif et certains mécanismes de défense utilisés, trouvés aussi bien dans des institutions classiques, que spécialisées.

Adolescence, 2025, 43, 2, 337-349.

Haya Haidar : us et abus du transfert par l’adolescent

L’auteure explore les rouages sous-jacents au traitement d’une adolescente difficile, de la mise en place du cadre, en passant par le maniement de la massivité du transfert, jusqu’à l’accompagnement vers les tentatives de dégagement. Le transfert, dans ses diverses figures, disharmonique, négative et latérale, est considéré en référence aux liens entretenus avec l’objet transitionnel qui, une fois usé et abusé, se laisse reléguer dans les limbes pour permettre l’investissement de nouveaux objets.

Adolescence, 2025, 43, 2, 325-336.

Joan Bernaud, Marion Haza-Pery : adolescence funambule : sur le fil de la sensorialité

La clinique adolescente met au premier plan la sensorialité, pourtant peu étudiée dans le champ psychanalytique. À travers l’étude de la situation de Tamara, nous explorerons la place de la sensorialité dans le processus adolescent, dans ses dimensions symbolisantes, mais aussi paradoxales, entre vide et saturation. Cela nous permettra d’aborder certaines pistes cliniques à travers l’étude du contre-transfert du clinicien avec les adolescents que nous qualifions de funambules.

Adolescence, 2025, 43, 2, 311-323.

Philippe Givre : adolescences abusées, féminin excisé

Les suivis cliniques au sein d’un service de gynécologie-obstétrique auprès de jeunes femmes d’origine africaine, victimes d’excisions et de mariages forcés, permettent à celles-ci de retracer leurs vécus traumatiques les ayant conduites à s’exiler. À travers ce travail d’historicisation et d’élaboration visant à atténuer les effets post-traumatiques, il s’agit de discerner, au-delà des motifs conscients et impératifs stricts de survie, le rôle joué par des mouvements pulsionnels inconscients qui ont participé chez ces adolescentes de l’impulsion au départ de leur milieu familial et culturel.

Adolescence, 2025, 43, 2, 297-310.

François Richard : menace de morcellement et subjectivation sexuelle à l’adolescence

La règle fondamentale de l’association libre est-elle adaptée à l’adolescence et son réveil du polymorphisme de la sexualité infantile ? Entre illusions du Moi et menace de morcellement, la subjectivation sexuelle est possible si le clinicien se rend disponible au présent de l’expérience adolescente et prend la mesure du conflit œdipien qui reste actif, même si pulsions et relation d’objet sont vécues comme des abus. Le cas d’une adolescente illustre ici le recours à des symptômes variés pour solliciter les bonnes réponses du thérapeute.

Adolescence, 2025, 43, 2, 283-296.

Benoît Servant : l’abus, de l’enfant à l’adolescent

L’auteur relie l’abus (trahison par les adultes de l’attente des enfants du soutien nécessaire à leur développement) à l’intolérance à la dépendance prolongée propre à la condition humaine, qui ferait le lit de l’insécurité rendant vulnérable à la séduction narcissique voire sexuelle. Il décrit les conséquences de ces conjonctures cliniques chez l’adolescent désabusé qu’est devenu l’enfant abusé, et les enjeux, en particulier contre-transférentiels, dans la cure.

Adolescence, 2025, 43, 2, 273-282.