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Gianluigi Monniello : le jeune adulte et son analyse

La condition de jeune adulte paraît structurellement nécessaire au devenir de l’être humain. Cette période de la vie est distincte et de l’adolescence et de la maturité dite adulte. L’auteur explore les facteurs qui différencient les spécificités de l’intrapsychique, de l’interpersonnel et de l’économie psychique du jeune adulte.

Au cours du traitement, la capacité de gérer la place de l’infantile sans être submergé ni menacé par lui apparaît comme une modalité de fonctionnement psychique suffisamment bonne. L’évaluation de cette capacité constitue une première problématique.

La deuxième problématique consiste à rechercher si est présente ou non une fonction à contenir suffisante pour rendre possible la perlaboration des souffrances primitives non encore élaborées et ouvrir la voie à des introjections décisives.

La troisième concerne l’assimilation des identifications aux modèles identifiants, désormais suffisamment désexualisés (identification d’apprentissage), assimilation qui peut se dérouler “ sans y trop penser ”, et qui permet au fonctionnement du préconscient de se renforcer.

Enfin, quatrième problématique, le rapport avec le corps des parents peut être clairement reconnu, vu la réduction des angoisses incestueuses, et les identifications intracorporelles peuvent ainsi être révélées et élaborées.

Le matériel clinique illustre que ces patients sont plus disposés à l’analyse allongée sur le divan mais moins sensibles à la fonction du holding subjectalisant par rapport aux adolescents.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 117-132.

Rita Sferrazza : le psychodrame individuel, levier de thérapie et ressource pour l’analyste

Le psychodrame individuel, dans ses différentes configurations, offre un éventail de possibilités thérapeutiques. Cet article rend compte de certaines d’entre elles. L’attention est surtout centrée sur l’intérêt d’un recours ponctuel au psychodrame au décours d’une thérapie d’adolescent. Le bénéfice n’est pas seulement souligné pour le jeune ; il l’est aussi pour le thérapeute, surtout s’il est paralysé dans ses capacités élaboratives. Sont également mis en évidence les facteurs déterminants qui poussent un thérapeute à recourir au psychodrame dit de “ dégagement ”. Enfin, une vignette clinique permet de mesurer l’impact d’un tel dispositif sur la poursuite d’un processus analytique.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 107-116.

Régine Gossart : quel cadre pour l’acte ?

De plus en plus souvent, nous rencontrons des patients dont le mode de fonctionnement psychique présente des difficultés dans les processus de symbolisation et des zones clivées où se trouvent enkystées des expériences précoces dont les traces sont restées inscrites sous leur forme première, c’est-à-dire essentiellement corporelle. Ces traces font alors retour sous la forme d’agis ou de somatisations. Il existe des cadres thérapeutiques permettant la rencontre, dans un accordage entre patient et thérapeute, et la contenance de ces manifestations agies qui ne sont dès lors plus considérées comme “ passages à l’acte ” mais comme des “ passages par l’acte ” afin d’être reprises dans les processus de transformation psychiques.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 99-106.

Nicole Calevoi : un tigre au psychodrame : articulation entre une psychothérapie et le psychodrame

Notre réflexion porte sur l’articulation entre psychothérapie individuelle et psychodrame. Elle questionne le transfert et la pertinence d’un travail psychique avec plusieurs intervenants lorsque le processus s’est enlisé en face à face.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 91-98.

Anna Maria Nicolò : tous les chemins mènent à rome

L’auteur parle de l’intervention de Catherine Chabert qui montre comment des approches théoriques et techniques différentes peuvent aboutir à des résultats analogues. L’auteur propose une interprétation du matériel clinique apporté par C. Chabert qui prendrait en compte les besoins primaires et pré-œdipiens, mettant l’accent sur les problèmes liés aux investissements homosexuels et au besoin primitif d’être vu et contenu par la mère.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 81-89.

Catherine Chabert : le complexe d’œdipe existe-t-il encore ?

L’auteur fait le constat que dans l’œuvre de Freud le complexe d’Œdipe est omniprésent mais rarement théorisé comme tel ; elle pose la question de savoir si le complexe d’Œdipe est caractéristique des névroses ou s’il existe aussi dans les fonctionnements narcissiques et limites. L’histoire de la cure d’une adolescente montre que la dépendance, et la prégnance de la relation narcissique à la mère, peut recouvrir une relation paradoxale mais néanmoins forte au père. Revenant aux textes freudiens (Les Trois Essais, Le Moi et le Ça), C. Chabert cherche alors les points de liaison entre Œdipe et angoisse de perte objectale, plus encore, une consubstantialité de la perte et du sexuel, idée centrale de Deuil et mélancolie.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 65-79.

Patricia Grieve : l’hériage freudien dans la psychanalyse de l’adolescent : le travail de moses laufer

Cet article explore certaines contributions que Moses Laufer a apportées aux idées freudiennes sur la puberté et l’adolescence. Ses concepts du breakdown développemental et du fantasme masturbatoire central sont traités ici de manière à souligner leur intérêt pour la clinique. Est présenté le cas d’un jeune adulte qui vit un breakdown adolescent tardif, dans lequel une idée obsessionnelle-délirante apparaît comme un conteneur des dérivés d’un fantasme masturbatoire central.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 53-63.

Paola Marion : discussion 2

Cet article parle du matériel clinique présenté par Kari Hauge dans la lignée de réflexion sur les enjeux du traumatisme, de la régression et du transfert. Le traumatisme, dans ce cas, semble être lié à l’ensemble de la vie de la patiente et en particulier à son incapacité à déployer un vécu de continuité et de stabilité d’être. Cette problématique est explorée du point de vue de la répétition du traumatisme à l’adolescence et de ses manifestations dans la situation analytique.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 41-52.

François Richard : discussion 1

L’auteur dégage les axes originaux de la présentation clinique de Kari Hauge : la combinaison d’une technique d’aménagement de la régression de la jeune adolescente comme dans une cure d’enfant, avec une technique de la rencontre basée sur la spécificité de la dimension adolescente – la formulation d’interprétations portant à la fois sur les contenus inconscients et la relation actuelle entre la patiente et l’analyste. Cette pratique permet une élaboration des complexes œdipiens infantiles réactualisés par l’adolescence tout en facilitant une reprise des processus de subjectivation, une fois les besoins de dépendance reconnus.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 29-40.

Kari Hauge : présentation de cas

L’auteur présente la psychanalyse d’une jeune fille de quatorze ans, qui vit un manque de fonction contenante depuis le début de sa vie. Au début de l’analyse elle communiquait à un niveau superficiel, mais peu à peu elle a régressé, restant endormie pendant la plupart des séances. Parfois elle se réveillait subitement, très effrayée, me regardait comme si j’étais un monstre, puis se rendormait. Tout se passait de cette façon pendant plus d’un an ; au cours de cette période on m’a signalé qu’elle avait moins de problèmes dans sa vie en dehors des séances. Elle a progressivement modifié son niveau de communication verbale, parlant avec une voix plus douce, plus en contact avec ses émotions internes.

Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 11-27.