Tous les articles par Admin

Michel Delage : échec à l’autonomisation et solitude. Place d’une approche thérapeutique familiale

Sur le chemin de son autonomisation, l’adolescent rencontre parfois la solitude. Certaines conduites pathologiques comme les fugues ou les “ faux-départs ” paraissent en témoigner, à la fois expression de malaise ressenti et appel à l’autre. La théorie de l’attachement offre comme théorie de la relation un modèle de compréhension de ces situations dont la cohérence tient dans le fait qu’elle se centre sur l’interpersonnel et sur la possibilité d’interventions thérapeutiques familiales. Dans cette direction les deux concepts de “ résonance ” de “ d’objet flottant ” présentent un grand intérêt.

Emmanuel Hirsch : Moral et éthique de la prévention : questions

Dans la lutte contre le VIH-sida, les stratégies de prévention constituent un enjeu déterminant. Peut-on pour autant se satisfaire de dispositifs qui ne seraient pas soumis à une évaluation critique ? Du point de vue de son impact et de ses conséquences, la prévention se doit de concilier l’efficacité avec le souci de respecter la personne dans ses droits comme dans ses valeurs. L’adolescent doit pouvoir bénéficier d’un accès à des connaissances qui favorisent l’autonomie de ses choix et contribuent à l’affirmation de ses responsabilités, sans pour autant accentuer ses fragilités.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 223-228.

Dana Rudelic-Fernandez : Quel langage pour la prévention en milieu scolaire ?

Dans le cadre des pratiques préventives du réseau du CRIPS, l’auteur présente une recherche menée sur le langage qui sous-tend les actions de communication et de prévention du sida en direction des jeunes. L’objectif étant d’analyser, au sein de chaque acte de communication, les représentations qui recouvrent les mots pour s’assurer que les messages émis revoient bien aux réalités et valeurs qui organisent d’une part l’univers sociolinguistique des adultes et d’autre part celui des jeunes. La question qui se pose alors est celle de la possible transposition des modes d’expression l’un dans l’autre.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 203-221.

Pierre Angel : Stratégies de la prévention et sida

L’élaboration et la mise en place des programmes d’éducation à la santé auprès des jeunes doivent répondre à des critères précis. Ici est discutée la prévention en matière de VIH et de toxicomanie. Seule une information crédible et adaptée au public visé peut exercer une influence favorable ; elle doit s’adresser aux sujets vulnérables mais aussi à la communauté. La coopération internationale dans ce domaine est plus que jamais à l’ordre du jour.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 197-202.

Alain Abelhauser, Laurent Ottavi : Entre clinique et éthique

 Les  » questions éthiques  » que soulève le sida ne lui sont pas spécifiques. Mais il peut leur conférer un caractère exemplaire, comme en témoigne la situation clinique que nous rapportons ici. Celle-ci, en confrontant les médecins à un choix proprement impossible, et en mettant directement en jeu la fonction paternelle, nous permet de définir ce que nous proposons d’appeler, en opposition aux notions de déontologie ou de morale, la position éthique, et de souligner son lien essentiel avec la clinique, conçue comme art du cas à cas – comme lieu où relever la singularité du sujet.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 187-196.

Antoine Masson : du saisissement aveugle à la vision subjective, de et par soi-même

À travers une séquence clinique auprès d’un adolescent se présentant comme aveugle, l’article montre la transmutation d’une impossibilité à constituer un horizon de monde subjectif en une capacité, retrouvée dans le transfert, à (se) subjectiver à partir d’un point traumatique et à dresser le théâtre d’un monde intime. Le cheminement thérapeutique part des traces de saisissement du corps et se soutient de l’équivoque diagnostique attestant l’impasse et la tentative d’exister. Il s’agit ensuite successivement, de repérer les impasses de la subjectivation du passage adolescent, de poser des métaphores vivantes pouvant servir d’amorce à une symbolisation, de restaurer de manière progressive la capacité d’organiser une vue du monde et de soi-même, de faire face à ce qui est arrivé, et enfin d’ouvrir à une nouvelle réalité subjective.

Marie Choquet : Les comportements à risque à l’adolescence

Dans cet article, l’auteur commente deux études épidémiologiques sur l’usage des préservatifs chez les 15-18 ans (H. Lagrange, B. Lhomond et l’équipe ACSJ) et la fréquence du risque VIH parmi les jeunes usagers de drogue (F. Lert). Elle en tire plusieurs conclusions : – les adolescents sont des sujets responsables et sensibles aux messages de santé, – les actions de prévention peuvent être rentables et efficaces, – cependant, les actions auprès des jeunes à haut risque doivent être repensées.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 175-178.

Rémy Potier : le “ cas gombrowicz ”. l’idéal de la “ jeunesse ” dans l’indifférence des sexes

Suivre le “ motif ” de la jeunesse dans l’œuvre de W. Gombrowicz, témoigne de la nostalgie spécifique du regard que porte l’adulte sur un temps pour lui révolu. L’idéalisation de l’adolescence prise chez l’auteur permet d’envisager le regard de l’adulte, en mettant à jour le décalage avec lequel il saisit cet événement. Loin de restituer les enjeux de l’archaïque génital dans l’épreuve qu’il constitue pour la sexuation, c’est dans l’indifférence des sexes que l’adolescence est saisie. Masculin et féminin y sont indifférents en tant que c’est une forme pure, la beauté comme éphémère, qui est revendiquée dans la nostalgie de l’adulte observateur de la jeunesse. Il sera alors question de suivre trois dimensions de ce regard comme caractérisant la dimension inconsciente à l’œuvre dans ce “ motif ”, l’idéal adolescent de pureté, la relation adolescente à l’excès et enfin, la question de l’évanescence dans sa relation au temps.

François Pommier : Sida et fantasme d’immortalité

Les stratégies défensives des maladies du sida vis-à-vis de la finitude rappellent fortement celles qui se constituent pendant la période de l’adolescence. Il est question d’un moi blessé et attaqué par des forces de dé-liaison, d’idéaux infantiles qui tentent de se désagréger. La résurgence du fantasme d’immortalité qui survient et se développe lors de la révolution pubertaire permet l’effacement ou la méconnaissance de la blessure. À travers l’extrait d’une cure avec un patient sidéen, nous tentons de monter comment peut émerger ce fantasme et aussi dans quelle mesure le psychanalyste, en regard de l’idée d’une mort annoncée, peut se trouver délogé de sa position de neutralité et mis face à sa propre conviction d’immortalité.

Adolescence, 1999, T. 17 n°2, pp. 167-174.

Daniel Marcelli : mon œil : réponse à gérard bonnet

En se regardant les yeux dans les yeux, les êtres humains changent radicalement de mode de communication : par ce regard partagé, ils quêtent l’intention de l’autre et ouvrent par conséquent l’espace de l’imaginaire et du fantasme là où la vision dans le monde animal en reste à la recherche d’indice : tel est l’argument de l’ouvrage Les yeux dans les yeux et le fil rouge de la réponse à G. Bonnet.