L’adolescence se caractérise par une instabilité et une vulnérabilité des régimes de fonctionnement psychique à l’intérieur desquels la pulsion s’oriente vers des destinées diverses et potentiellement changeantes. Cette problématique s’actualise dans les séances de psychothérapie, infléchissant leurs décours. Par ailleurs, la remise en jeu du narcissisme dans les dialogues thérapeutiques induit d’autres paramètres, plus particulièrement celui que j’ai nommé « la transitionnalisation des échanges », dont je parle en relation avec le corps. La pulsion est étudiée sur un plan théorique, et sa place est analysée dans les différents régimes de fonctionnement psychique qu’on peut trouver en séance. Leurs variations rapides peuvent poser un problème. Dans ce contexte, transformer ce qui peut paraître un obstacle au bon déroulement de la cure en ressource thérapeutique me paraît un objectif clinique et théorique. Ce travail pourrait constituer une base de réflexion, qui devrait se poursuivre et se compléter dans l’avenir.
Archives par mot-clé : Pulsion
Séverine Rézette : l’humour de l’autiste
Entre “ création ” et “ invention ”, toutes deux liées à la nouveauté, à l’inédit, une différence subsiste, celle notamment de la motivation et du (des) motif(s) qui leur fait voir le jour. Le psychotique et l’autiste ont certes accès à l’une et à l’autre, mais pas comme le résultat d’une sublimation réussie. La sublimation, – en tant que “ visée tendancielle ”, recherche d’une “ possibilité heureuse de satisfaction de la tendance ” ou “ satisfaction de la tendance dans le changement de son objet, ceci sans refoulement ” ainsi que le formule J. Lacan dans L’éthique de la psychanalyse –, s’adresse à des pathologies où l’Autre existe comme objet. Dans l’expression “ satisfaction de la tendance ”, c’est toute la théorie des pulsions qui est en jeu. C’est elle qui nous permettra de discuter en quoi certains autistes peuvent se situer dans le domaine de l’invention sans pour cela avoir accès à la sublimation. On ouvrira le débat sur ce qu’il peut en être de la capacité de “ représentation ” chez la personne autiste.
Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 167-175.
Tatiana Pellion : “ tête en l’air ” ou quelques questions à partir du traitement d’un adolescent migraineux
La question de la migraine comme événement de corps chez un adolescent est abordée à partir de son articulation avec la pulsion. Les points communs entre la douleur et la pulsion dans leur intrication au corps propre sont ainsi interrogés. Une intervention de l’analyste au cours d’une séance et ses conséquences cliniques pour le sujet dans son rapport à la pulsion “ invocante ” et à son objet voix est mise au travail. La fonction de la voix et de son articulation pulsionnelle comme médiante entre l’autorité parentale primitive et la constitution du surmoi du sujet est développée. On insiste particulièrement sur la fonction d’extraction de l’objet voix du corps propre, faisant appel à la notion de chose chez Freud et au concept d’objet petit a lacanien dans sa dimension d’abord pulsionnelle. Le rapport entre pulsion et objet petit a à l’adolescence est souligné.
Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 143-155.
Vincent Cornalba : el adolescente, figura(s) de la evanescencia
Este recenso de la obra colectiva dirigida por Sébastien Dupont y Hugues Paris pone de relieve la parte de la evanescencia que el adolescente lleva, y ello explorado y explotado por el cine contemporáneo. El adolescente aparece como la expresión de lo que escapa a una comprensión completa. Las diferentes figuras del adolescente puestas en exposición por las obras cinematográficas, atestiguan de un efecto de difractación que no se puede dejar de relacionar con la experiencia pulsional tal como se impone al sujeto.
Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 1033-1046.
Silke Schauder : el clip « thriller» de michael jackson: una metamorfosis negativa de un héroe a la adolescencia?
Analizando el clip de thriller de Michael Jackson, proponemos una discusión de la metamorfosis adolescente. A través de una extraordinaria ficción de si, y ello a través de una relación de referencias cinematográficas al mito y a la ciencia ficción. Jackson demuestra en un gesto post-moderno y transgresivo, la inanidad de las oposiciones hombre-mujer, ángel-demonio, hombre-animal, vivo-muerto, realidad-ficción – tantos pares que él hace que se desorganice el poder de estructuración. ¿ Qué decir de un cuerpo donde la ficción primera parece ser la de pasar de transformación en transformación de metamorfosearse siempre en nuevos personajes heroicos que sobrepasan el límite, para jugar la metamorfosis adolescente que aquí es marcada por una negatividad trágica ?
Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 965-977.
Vincent Cornalba : l’adolescente, figure(s) de l’évanescence
Cette recension de l’ouvrage collectif dirigé par Sébastien Dupont et Hugues Paris souligne la part de l’évanescence portée par l’adolescente, explorée et exploitée par le cinéma contemporain. L’adolescente apparaît comme l’expression de ce qui échappe à la saisie complète. Les différentes figures de l’adolescente, mises en exposition par l’œuvre cinématographique, témoignent d’un effet de diffraction qui n’est pas sans lien avec l’expérience pulsionnelle, telle qu’elle s’impose au sujet.
Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 1033-1046.
Silke Schauder : le clip « thriller » de michael jackson : une métamorphose négative du héros à l’adolescence ?
En analysant le clip « Thriller » de Michael Jackson, nous proposons une discussion de la métamorphose adolescente. Par une extraordinaire fiction de soi liant des références cinématographiques au mythe et à la science-fiction, il démontre, en un geste postmoderne radical et transgressif, l’inanité des oppositions telles que homme-femme, ange-démon, homme-animal, vivant-mort, réalité-fiction – autant de couples dont il fait voler en éclats le pouvoir structurant. Que dire d’un corps dont la fonction première semble avoir été de passer de transformation en transformation, de se métamorphoser en de toujours nouveaux dépassements héroïques, pour rejouer la métamorphose adolescente qui est marquée, ici, par une négativité tragique ?
Adolescence, 2013, T. 31, n°4, pp. 965-977.
Simon Flémal, Alex Lefèbvre : un travail de l’adolescence impossible : entre mort, délire et création
À travers les remaniements psychiques qu’elle préside, l’adolescence convoque le sujet pubertaire dans la double tâche de s’extraire des passions infantiles ainsi que de faire l’expérience de nouvelles modalités d’accomplissement pulsionnel. Afin de rendre compte de cette implication subjective spécifique au processus adolescentaire, les auteurs proposent le concept de « travail de l’adolescence ».
En se basant sur une vignette clinique, le présent texte développe les principales propriétés de ce travail de l’adolescence. Et ce, dans les circonstances d’une adolescence impossible en raison de l’enkystement d’une problématique archaïque au sein du fonctionnement psychique du sujet. Par le biais des opérations défensives mises en œuvre, telles que l’émergence délirante et la production artistique, le travail de l’adolescence est ainsi investigué dans le cas d’un envahissement maternel traumatique venant perturber la dynamique des enjeux identitaires.
Adolescence, 2010, T. 28, n°2, pp. 299-314.
Laurent Danon-Boileau : adolescence, comment le langage y travaille ?
L’adolescent cherche à construire une langue qui témoigne de sa révolte. Toutefois, les exigences du code inhérent à tout parler le contraignent à l’organisation de règles sophistiquées dont on aurait tort de croire qu’elles constituent une ruine de la langue classique. Il s’agit d’un travail sur les normes qui interroge les processus de création nés de la révolte et de l’excès.
Adolescence, T. 31 n°1, pp. 87-94.
Marion Haza : la « bestiole mystique ». passage en pubertaire et psychothérapie
La pulsionnalité pubertaire agit dans la thérapie, d’une façon brutale, crue, non symbolisée. L’acting out est généré par l’émergence de nouveaux ressentis pulsionnels non encore élaborés et intégrés au Moi. La capacité créatrice de l’adolescent, portée par le clinicien, permet de sublimer la violence pubertaire et de trouver une voie de dégagement autre que pulsionnelle et sexuelle. Ici, c’est la « Bestiole Mystique » qui viendra symboliser le passage pubertaire et ses investissements.
Adolescence, 2011, T. 29 n°4, pp. 747-763.