Nous interrogeons les enjeux transférentiels du silence et de la communication non-verbale dans la psychothérapie d’un enfant de 11 ans. Quand le silence de l’analyste rencontre celui du patient, il peut arriver que le processus analytique visant à la constitution d’un destinataire secret emprunte la voie de la motricité non-verbale, et que les mimiques, les postures corporelles et toute la gamme indéfinissable des expressions du patient en viennent à suppléer une motricité verbale défaillante.
L’auteur présente la psychanalyse d’une jeune fille de quatorze ans, qui vit un manque de fonction contenante depuis le début de sa vie. Au début de l’analyse elle communiquait à un niveau superficiel, mais peu à peu elle a régressé, restant endormie pendant la plupart des séances. Parfois elle se réveillait subitement, très effrayée, me regardait comme si j’étais un monstre, puis se rendormait. Tout se passait de cette façon pendant plus d’un an ; au cours de cette période on m’a signalé qu’elle avait moins de problèmes dans sa vie en dehors des séances. Elle a progressivement modifié son niveau de communication verbale, parlant avec une voix plus douce, plus en contact avec ses émotions internes.
Adolescence, 2009, T. 27, n°1, pp. 11-27.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7