Nous interrogeons les enjeux transférentiels du silence et de la communication non-verbale dans la psychothérapie d’un enfant de 11 ans. Quand le silence de l’analyste rencontre celui du patient, il peut arriver que le processus analytique visant à la constitution d’un destinataire secret emprunte la voie de la motricité non-verbale, et que les mimiques, les postures corporelles et toute la gamme indéfinissable des expressions du patient en viennent à suppléer une motricité verbale défaillante.
Dans cet entretien autour de son livre, L’avenir d’un silence. Déréalisation, refoulement, amnésie des masses, Laurence Kahn qualifie les fonctions psychiques du silence, dans sa dimension individuelle et collective. Le silence qui a pesé sur les crimes du nazisme en Allemagne est au service de la déréalisation des crimes commis. Dans les familles, le silence, qui joue un rôle majeur à l’adolescence, peut être au service de la non-reconnaissance, mais il peut aussi, dans certains cas, être au service de la vie.
Adolescence, 2025, 43, 1, 11-22.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7