Tous les articles par Admin

François Richard : has the adolescent changed ? we have changed

This article considers the specificity of current adolescent pathologies (ways of functioning using unlimited primary processes, externalization of intrapsychical conflicts, recourse to the act, to violence and to self-calming excitation) from the perspective of the complexity of the Psyche, which is able to combine Oedipal drive conflict with the archaic problematic. These are the modalities of analytic work which must be investigated. Hypotheses about the intersubjective encounter in the session, and about a necessary overcoming of the opposition between narcissism and object relation, are offered in order to foster thinking about alterity.

Adolescence, 2011, T. 29 n°1, pp. 67-78.

Marie-Christine Aubray : letting oneself be surprised

The analyst, confronted with transference and counter-transference obstacles in treatments with adolescents who have great problems of subjectivation, may be led to readjust the therapeutic setting by receiving the parents from time to time with their adolescent. Within this multi-dimensional space, he may have the opportunity of being « surprised », transformed in his psychical functioning with a view towards restarting his subjectalizing function in his relation with the adolescent.

Adolescence, 2011, T. 29 n°1, pp. 63-66.

Ignacio Melo : the work of composition in consultations with adolescents

In this article I describe my way of practicing therapeutic consultations with adolescents, explicating it through four excerpts from interviews, in light of the reflection of some others who have helping my thinking. I speak of the conditions which have presided over the communication with my patient, particularly narcissistic identification. The central point of my technique is what I call the work of composition, which is defined as follows : the work of composition is a narration of diverse, elements sometimes unconscious, more often preconscious and manifest. It also establishes links between different regimes of functioning. A creation of the session, its components come indistinctly from the patient’s presentation or from the analyst’s thinking. The latter treats the narration in a propositional mode, tells the suffering in another way than in terms of symptoms, and does not aim to arrive at a profound truth. Concretely, this means that he must be ready to give up the narration if the patient judges it to be displaced or not useful. Its explicative character carries meaning, but this is not necessarily a causal hypothesis, and may take the form of enacting a conflict, or the formulation of a paradox. The composition is a narrative that can be infinitely rewritten, if necessary. If is also a proposition of a mode of functioning : various experiences, sources of pain or joy, sometimes contradictory or even paradoxical, can be recounted in a narration. And the analyst invites the patient to himself become a composer and, in so doing, to feel relief, or even to take pleasure in this. In this sense, composition is an instrument of transformation. I conclude by specifying that this work must lead to a deconstruction of bothersome functions, which are a source of suffering and hinder psychical development.

Adolescence, 2011, T. 29 n°1, pp. 9-62.

Guy Dana, Anne Tassel : une clinique non constituée

Dans un temps de mutation technologique l’adolescent contemporain fabrique de nouvelles modalités d’organisation intersubjectives  (SMS, chat, mail, réseaux, etc.) en produisant les figures multiples de ses nouveaux repères. L’auteure nous invite à suivre le moment chaotique de cette évolution, de façon fragmentaire, comme le propose le mode en rupture de l’abécédaire.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 235-238.

Anna Makerova : mots express montreuil – tcheliabinsk

À partir d’une enquête sociolinguistique auprès de jeunes montreuillois et ouraliens, fréquentant les studios de rap d’Île-de-France et de Tcheliabinsk (Russie), l’auteur met en évidence le fait que leurs pratiques langagières constituent des pratiques d’action. Celles-ci seraient liées au besoin de dénonciation et d’expression des mots ou maux vécus.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 227-234.

Florian Houssier : Sigmund Freud/Eduard Silberstein : une amitié passionnelle et consanguine

E. Silberstein est l’ami d’adolescence qui a marqué la vie de Freud, à partir des treize ans de ce dernier. Entre 1871 et 1881, la riche correspondance entre eux, fondée essentiellement sur les lettres de Freud, fait ressortir un portrait du jeune Freud ; contrairement à l’idée « officielle » d’une adolescence sans histoire, nous soutenons que cette relation a été marquée par des conflits sexuels intenses et une amitié passionnelle qui s’achèvera, comme bien d’autres amitiés masculines ultérieures, par une rupture du lien.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 219-226.

Thomas F. Barrett : défenses maniaques contre la solitude à l’adolescence

Dans cet article je souligne les difficultés auxquelles les adolescents sont confrontés alors qu’ils essayent de parvenir à la séparation d’avec l’objet. Même pour les individus qui vont bien, ce processus est long et conflictuel, entraînant un état interne insoutenable, qui est déclenché par le sentiment de perte d’objet.

Se sentir seul à l’adolescence est la conséquence non pas d’un retrait d’amour de la part de l’objet, mais plutôt d’un processus incontournable à l’intérieur de l’adolescent qui, de façon progressive, retire les investissements libidinaux des objets primaires pour les transférer sur de nouvelles relations adultes. Ainsi, un sentiment profond « d’être » vide, ressenti par beaucoup d’adolescents, est associé à ce processus. Les défenses mobilisées pour combler ce vide sont de caractère maniaque, y compris l’acquisition compulsive des objets de remplacement (e.g., musique téléchargée sur Internet, jeux vidéo, nourriture, vêtements, chaussures, etc.) ainsi que la consommation excessive d’alcool, de drogue et de cigarettes. Toutes ces défenses semblent témoigner d’une tentative régressive, relevant d’un registre oral et des processus primaires (souvent cyclique, rythmée par des mouvements « d’incorporation » et « d’expulsion »), pour tenter de transformer la dépression et le sentiment d’être seul en allégresse, et de trouver répit dans des activités fondées sur le principe de plaisir. J’ajouterai que, bien que les causes de ce sentiment d’être seul soient complexes, il fait partie des nombreux éléments qui sont à l’origine de la promiscuité sexuelle, des troubles d’alimentation et des symptômes de scarification et d’auto-mutilation.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 195-216.

Nicolas Georgieff : l’adolescence à l’épreuve de la neurobiologie ?

L’éclairage « cérébral » de l’adolescence permet de montrer que se joue à cette période un processus complexe d’interaction entre l’environnement et l’organisation cérébrale capable de remodeler celle-ci en fonction de nouvelles contraintes, tant extrinsèques qu’intrinsèques. Social, psychologique et biologique interagissent, le cerveau prenant en quelque sorte l’empreinte à la fois des changements du monde extérieur et des contraintes psychologiques propres au processus adolescent lui-même. L’adolescence illustrerait ainsi, de manière presque caricaturale, un mécanisme adaptatif continu, qui pourrait nous aider à penser d’autres périodes majeures de changement durant la vie.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 185-190.

Jacques Dayan : pour une nouvelle épistémologie

Les neurosciences peuvent-elles conduire à une nouvelle métapsychologie de l’adolescence ? L’article de N. Georgieff, nous conduit à nous interroger sur les concepts de complémentarité et d’intégration, le premier particulièrement développé par G. Devereux. Il emprunta aux domaines essentiels aujourd’hui, des interrogations sur la nature de la théorie suscitées par le développement de la physique quantique et relativiste.

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 181-184.

Gilles Raveneau : contribution des rites à la suppléance familiale

Partant d’une recherche ethnographique dans deux Maisons d’enfants à caractère social (MECS), cet article interroge la manière dont le rite et la ritualisation peuvent contribuer à la suppléance familiale. On examine les conditions favorables à l’apparition et à l’utilisation des rites et l’on observe comment ils peuvent être des outils possibles d’inclusion et de participation sociale, associés à la production d’une culture morale et éducative. On fait l’hypothèse que la psychologisation « sauvage » des problèmes par les professionnels et le recours quasi exclusif aux psychologues cliniciens comme régulateurs des difficultés dans ces institutions tendent à sous-évaluer l’intérêt et l’efficacité des rituels, au profit de la seule « clinique de la parole ».

Adolescence, T. 31 n°1, pp. 169-179.