Tous les articles par Admin

Aurélie Harf, Sandra Skandrani, Jordan Sibeoni, Catherine Ledu, Sabine Legros, Claire Mestre, Marie Rose Moro : la consultation « adoption internationale », une lecture multiple et métissée

Les enfants et adolescents adoptés dans le cadre d’une adoption internationale portent non seulement le passage d’une filiation à l’autre mais aussi d’un pays, d’une culture à l’autre. Pouvoir donner du sens à ce qui se joue dans l’actuel des interactions familiales impose d’y porter un regard multiple, s’appuyant sur une approche transculturelle pour complexifier la question de l’altérité de l’enfant. Cette lecture se décline en plusieurs axes : l’histoire transgénérationnelle du ou des parents, l’histoire de l’enfant et les conséquences des conditions de vie avant l’adoption, la multiplicité des loyautés et sentiments d’appartenance de l’enfant adopté et les représentations familiales de l’altérité de l’enfant. Ce n’est qu’à travers ce métissage des lectures que pourra être rétablie une vérité psychique au plus près de l’histoire de l’enfant, sans discontinuité entre l’avant et l’après adoption et que pourra être abordée la coexistence d’affiliations multiples de l’enfant adopté à l’étranger sans que celle-ci ne soit vécue comme menaçant le lien de filiation.

Adolescence, 2013, T. 31, n°3, pp. 521-530.

Angélique Gozlan, Céline Masson : le théâtre de facebook : réflexion autour des enjeux psychiques pour l’adolescent

Les adolescents se retrouvent sur la toile après les cours. Les réseaux sociaux, et notamment Facebook, prennent une large place dans leur vie virtuelle. L’univers virtuel apparaît comme une véritable plateforme de jeux et d’enjeux pour l’adolescent. Nous envisagerons une partie du dispositif Facebook, dans cet article, comme un théâtre de soi, une scène en soi et pour soi. Parler de Facebook comme d’une scène où l’adolescent s’expose, présuppose qu’il y a un spectacle à voir, et nous pouvons nous demander s’il ne s’agit pas du spectacle du moment adolescent, de la projection de certains fantasmes, de scénarios internes qui nous sont permis d’entrevoir par la fenêtre de Facebook. Nous développerons au travers du cas d’Elisa comment Facebook peut devenir un lieu propre à l’adolescent, une interface sur laquelle se met à distance l’effroi adolescent tout en proposant un lieu d’identification aux pairs.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 471-481.

Miguel De Azambuja : Homère et le tennis, le foot, la musique

Roger Federer, Rafael Nadal, deux héros antinomiques, aux qualités contraires. L’un est elfique, l’autre est massif, l’un est élégance, l’autre est tellurique. Lointains descendants d’Ulysse et d’Achille, les héros marchent souvent par deux, à la fois indissociables et complémentaires. La psyché aurait-elle besoin d’une telle bipartition ?

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 467-469.

André Brousselle : héros par procuration. « dans la maison »

Le film Dans la maison met en scène un professeur écrivain par procuration à travers un élève doué, qui lui ne peut vivre qu’à travers les personnages qu’il observe, et doit transformer en héros de roman. Le doute vient que l’analyste pourrait aussi vivre par procuration grâce à ses patients devenus, sinon héros de roman, tout au moins personnages de vignettes cliniques.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 461-466.

Nathalie Guillier-Pasut, Daniel Derivois : trajet d’une relation clinique avec un adolescent créateur

L’adolescent est extrêmement sensible à sa rencontre avec l’autre, à la fois très investie et fortement redoutée. À partir de la rencontre avec un adolescent accueilli en unité d’hospitalisation dans le champ de la psychiatrie infanto-juvénile, et au travers d’une réflexion sur les enjeux méthodologiques d’un dispositif thérapeutique, cet article interroge le trajet, pas à pas, de la relation clinique.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 439-458.

Laurent Carrive : le sujet ce héros. mais comment rentrer dans la ronde ?

Cet article se propose d’aborder les problématiques adolescentes de l’acte et ses thématiques associées, la solitude et l’échec, à partir de leurs liens psychanalytiques avec la structure du mythe du héros. Dans un premier temps, nous rappellerons en quoi l’adoption par Freud du mythe d’Œdipe reste une démarche épistémologique d’une grande cohésion, présageant encore de riches enseignements.

Nous expliciterons ensuite l’analogie fondamentale à établir entre la structure circulaire de la causalité mythique et le processus œdipien de subjectivation. Enfin, nous montrerons que la réactivation du complexe d’Œdipe à l’adolescence laisse apparaître le lien structurel profond, reliant Œdipe, héros tragique, à la science moderne.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 429-438.

Solène Aubertin, Marion Haza : temporalités autistique, adolescente et virtuelle : à la croisée de trois mondes.

Le virtuel est souvent décrié comme un nouvel objet d’addiction pour les adolescents. Nous aborderons ici le point de vue selon lequel cet outil favoriserait l’élaboration de la capacité dépressive avant une mise en « Je » dans le réel. Écran et corps du sujet, l’ordinateur serait un premier lieu de symbolisation afin d’accéder à une véritable subjectivation. Amenant dans un autre espace et dans un autre temps, le virtuel permettrait d’aborder autrement la question de la temporalité relative à la problématique de la perte. La perte de l’objet engendrant l’avènement du « Je », de quelle manière le virtuel peut être un nouveau lieu d’appropriation de l’absence ? Comment peut-il permettre le passage d’une intemporalité à une atemporalité ? Cette idée sera éclairée par le cas d’un jeune autiste comme archétype de la question de la perte ainsi que de celle du passage de l’imaginaire au réel.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 417-427.

Julien Léon : père mort et père imaginaire dans la résurgence œdipienne chez un adolescent

À l’adolescence, la destitution naturelle du père imaginaire permet le remaniement des fixations œdipiennes et le dépassement de la sexualité infantile. L’auteur évoque ici la difficulté d’une telle opération, quand la figure du père imaginaire renvoie à un père mort idéalisé. L’enjeu thérapeutique consiste alors à offrir une possibilité d’élaboration transférentielle à l’adolescent pour qu’il se défasse de cette prégnance du père imaginaire, étape cruciale pour le sujet en devenir.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 409-416.

Nathalie De Kernier, Yuichiro Abe : meurtre héroïque et identité hybride à l’adolescence

Le héros à l’adolescence surgit régulièrement dans la clinique et dans la littérature. L’infans apparaît comme une figuration nécessaire de l’identité hybride de l’adolescent, passage nécessaire pour se défaire de son emprise. Cette déprise implique un meurtre symbolique, particulièrement héroïque. Le passage à l’acte est à entendre comme une quête de symbolisation de ce meurtre.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 393-407.

Vincent Cornalba : hacker vaillant. prince de l’impossible

Dans cette étude, l’auteur rappelle le lien indéfectible entre la figure du héros et le destin qui lui est réservé. L’adolescent, confronté à cet exemple aux vertus à la fois structurantes et angoissantes, peut être conduit à solliciter le droit à l’anonymat tout en revendiquant une inscription héroïque. C’est ce que le mouvement des Anonymous, au-delà des objectifs manifestes qu’il poursuit, semble représenter. L’enjeu serait de parvenir à dissocier acte héroïque et destin du héros, relevant le refus chez le sujet de payer le tribut exorbitant d’un héroïsme qui pourtant nourrit la recherche en subjectivation. Le régime de l’impossible lui servirait de toile de fond et constituerait, de ce fait, la véritable question pour l’adolescent.

Adolescence, 2013, T. 31, n°2, pp. 377-391.