Tous les articles par Admin

Béatrice Mabilon-Bonfils : jeux du pouvoir et du désir dans l’école. pour une lecture psychanalytique de la relation savoir/pouoir

L’École, à la fois organisation symbolique du corps social, mais aussi mise en ordre/construction du sujet fonctionne sur les jeux du pouvoir et du désir. Mais cette conception de la construction singulière du désir de savoir des individus doit se combiner avec une analyse de l’École et des relations à l’Autre que produit l’institution scolaire. Il sera alors possible d’apprécier, le Malaise dans l’Institution scolaire française ; actrice/promotrice d’une citoyenneté républicaine moniste. Dans le modèle citoyen français, dont l’École est le ferment, l’Autre doit devenir le Même. Cela donne un éclairage des tensions actuelles dans le lieu scolaire.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 655-672.

Olivier Ouvry : désir de clinique

Notre propos est, à travers une tentative de clarification des termes de parano et de paranoïa à l’adolescence, de montrer l’articulation possible d’une approche logique, introduite par l’approche structurale, avec le mouvement même du processus adolescent. Cela se centre sur la notion de « case vide », telle qu’elle peut se retrouver dans les notions de Féminin et de réel pubertaire.

Les principes théoriques du structuralisme, la théorisation analytique du pubertaire et la nosologie psychiatrique seront repris, avec pour objectif, au-delà de sa complexité apparente, d’articuler un ensemble de données pour les rendre co-intelligibles.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 627-640.

Serge Lesourd : les enfants de Schreber : l’acte adolescent au temps de la vacuité de l’autre

En repartant des études sur Schreber, l’auteur dégage cette part particulière du rapport paranoïaque à l’Autre et aux autres, l’autre me veut quelque chose, comme structure des rapports interhumains dans le monde actuel organisé par le libéralisme. Ce rapport paranoïaque au semblable construit une modalité de rapport à l’acte qui propose une réalisation totale de la jouissance qui n’est limitée que par l’impuissance. Du coup, le sujet se trouve inscrit dans un rapport au semblable qui est fait de violence face aux empêchements à jouir qu’impose toute vie en société, et les rapports interhumains virent à la violence contre l’autre persécuteur. Les adolescents témoignent, on ne peut mieux, de ce nouveau mode de lien social.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 613-626.

Bernard Duez, Richard Durastante : de la paranoïa à l’adolescence. projection ou diffraction : entre forclusion et lien d’incompatibilité

Cet article tente de faire une distinction entre les éléments paranoïdes à l’adolescence et une authentique paranoïa. Il oppose diffraction et projection afin de différencier les éléments paranoïdes de la psychose paranoïaque. Il montre comment les indices corporels de la maturité sexuelle induisent un retour de l’originaire et une interprétation nouvelle des liens originaires. En fonction de cette interprétation par l’environnement, l’adolescent pourra construire de nouvelles délimitations entre intrapsychique, intersubjectivité, intimité et altérité.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 597-611.

Philippe Gutton : « j’accuse »

La pensée ou le fonctionnement paranoïaque a une certaine spécificité au sein des processus d’adolescence. Elle serait une limite ordinaire ou pathologique imposée à leur créativité, limite inscrite dès le pictogramme pubertaire dont le déroulement ne se fait pas avec l’Autre mais contre l’Autre. La base sur laquelle s’effectue la création adolescente est l’état d’illusion pubertaire au sens winnicottien au sein duquel le « moi infantile » et le « non encore-moi pubertaire » sont en paradoxalité. La paranoia serait l’effet d’une injonction paradoxale venue du sujet et de son environnement attaquant l’état d’illusion fondamental. À partir de cette thèse sont compris les traits de la paranoia adolescente : pensée causaliste, couple déni-projection, accusation du corps génital.

Le dernier chapitre cherche les corollaires possibles de cette thèse pour la cure adolescente afin de contourner l’obstacle paranoïaque : travail dans la mesure du possible de l’ordre de la pensée associative, refus de l’opposition dedans-dehors au bénéfice d’une mutualité à l’intérieur de la séance prise comme observatoire des événements extérieurs régulièrement relatés par l’adolescent, importance du contre-transfert provocateur du transfert positif.

Adolescence, 2008, T. 26, n°3, pp. 571-596.

Marie-Christine Aubray, Dominique Agostini : interview de Raymond Cahn

Dans cet entretien avec R. Cahn, les interviewers ont essentiellement utilisé comme fil rouge, Adolescence et folie (PUF, 1991). Quatre points de vue ont successivement exploré les conceptualisations cahniennes de l’adolescence : le côté sujet, le côté objet, le côté famille interne-externe, le côté institution thérapeutique.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 517-535.

Philippe Gutton : Antiochus

Le tableau d’Antiochus de Jean-Auguste-Dominique Ingres montre un renversement dans la relation père-fils amenant le premier, roi de Syrie, à donner sa jeune épouse au second. Il est réfléchi sur cette décision qui se révéla heureuse malgré sa signification prométhéenne dans le champ de la conflictualité familiale et sa tradition instituée.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 508-516.

Françoise Declercq : « du mysticisme à l’indépendance » chez George Sand

Aurore Dupin alias George Sand issue d’une famille en crise du fait du caractère de la classe sociale, des convictions religieuses de ses membres fait un épisode mystique fort à quinze ans dans l’école où elle était interne. Ce moment relaté dans Histoire de ma vie sans l’engager dans une voie religieuse influencera ses convictions sociales et ses analyses psychologiques artistiques.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 493-507.

Gérard Bonnet : Marilyn Monroe, dernières séances. L’exhibitionnisme féminin à son zénith

M. Schneider rapporte dans son livre Marilyn dernières séances la façon dont s’est déroulée durant trente mois la dernière tranche d’analyse de Marilyn Monroe avec Ralph Greenson et démontre l’aspect passionnel de cette relation. Une mise en évidence de la problématique exhibitionniste de l’actrice aurait certainement permis d’approfondir davantage les enjeux de cette analyse. L’auteur explicite les données de la clinique de l’exhibitionnisme, chez la femme en particulier, pour montrer qu’elles sont ici très présentes, et qu’elles éclairent pour une bonne part la façon dont les choses ont évolué.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 479-491.

Christine Condamin : frustrations précoces, violence pulsionnelle et passage à l’acte meurtrier dans cousine k de yasmina khadra

Le narrateur du récit autobiographique Cousine K est un jeune homme écrivain qui retrace le déroulement de sa vie jusqu’à ce qu’il devienne le meurtrier d’une auto-stoppeuse qui lui demandait de l’aide. Nous nous interrogerons sur l’impact de plusieurs traumatismes cumulés dans l’enfance et l’adolescence (rejet maternel précoce, confrontation directe à la mort du père, emprise perverse) présidant à l’émergence d’une pulsion de cruauté. Nous ferons l’hypothèse que le recours à l’acte criminel est une recherche de triomphe sur l’objet et d’omnipotence face à la menace d’anéantissement.

Adolescence, 2008, T. 26, n°2, pp. 465-477.