L’auteure explore les rouages sous-jacents au traitement d’une adolescente difficile, de la mise en place du cadre, en passant par le maniement de la massivité du transfert, jusqu’à l’accompagnement vers les tentatives de dégagement. Le transfert, dans ses diverses figures, disharmonique, négative et latérale, est considéré en référence aux liens entretenus avec l’objet transitionnel qui, une fois usé et abusé, se laisse reléguer dans les limbes pour permettre l’investissement de nouveaux objets.
Pour des adolescents qui évoluent dans des cliniques « attaques du corps », il est indispensable de travailler le cadre thérapeutique de façon très spécifique. L’utilisation de l’espace institutionnel leur permet de rencontrer des possibilités d’investir des espaces de transfert dégagés de toute potentialité paradoxale et mortifère. Le pari sur les effets thérapeutiques est ambitieux et complexe, tant pour les soignants que pour les jeunes. La nécessité de prendre en compte la souffrance des parents, notamment dans sa dimension pubertaire, est indispensable à la réussite du projet de soins de l’adolescent.
Adolescence, 2010, T. 28, n°1, pp. 143-157.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7