L’auteure explore les rouages sous-jacents au traitement d’une adolescente difficile, de la mise en place du cadre, en passant par le maniement de la massivité du transfert, jusqu’à l’accompagnement vers les tentatives de dégagement. Le transfert, dans ses diverses figures, disharmonique, négative et latérale, est considéré en référence aux liens entretenus avec l’objet transitionnel qui, une fois usé et abusé, se laisse reléguer dans les limbes pour permettre l’investissement de nouveaux objets.
Chez les adolescents dont le système pare-excitation est défaillant, l’écriture ne peut plus remplir sa fonction économique. Certains patients décrivent avec minutie l’environnement dans lequel ils écrivent, puis l’hallucinent négativement pendant une longue période: cet environnement figure dans la réalité externe les traces mnésiques des modalités de défaillance du pare-excitation maternel repéré d’abord dans la qualité des premiers échanges avec la mère. Cette figuration contient en puissance l’interprétation à venir. Parfois ce phénomène se double d’un investissement latéral du transfert sur le cadre. Tant que la question économique et le risque de décompensation restent majeurs, cet étayage est à respecter jusqu’à ce que le temps de la représentation apparaisse.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7