À partir du cas de Jérôme, nous soutenons que le silence des affects dans le discours des patients révèle le poids de la répression sur le travail d’élaboration des métamorphoses pubertaires et peut présider ainsi aux surgissements d’agirs sexuels violents. Ces agirs témoignent des aléas du travail d’adolescence. En appui sur les tiers éducatifs et judiciaires, le travail thérapeutique vise alors à la recomposition des affects et la création de nouvelles liaisons sur la scène transférentielle.
Si J. Lacan a peu abordé la thématique de l’adolescence en tant que telle, son analyse du cas Dora permet de souligner trois caractéristiques du processus adolescent : l’impact traumatique de la rencontre du désir de l’Autre, la tentative de recouvrement du sexuel par le savoir et la quête d’une stabilité identificatoire quant à une position sexuée. Cette mise en défaut du savoir à l’adolescence renvoie à l’incomplétude structurale du symbolique et à une part de réel qui ne peut pas y être résorbée.
Après avoir mentionné des modèles sociologiques et anthropologiques l’auteur discute, à la suite des travaux de Gutton et Rassial, et à partir de ses élaborations cliniques, la pertinence de l’application du modèle du temps logique pour comprendre les diverses étapes de la temporalité adolescente.
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7