Ce texte est issu de discussions et de réflexions entre mon travail de psychanalyste et celui de superviseuse. Je l’ai écrit suite à une discussion avec une assistante que je supervise. Elle me parlait de ses préoccupations concernant des entretiens avec de tout jeunes adolescents très inhibés et silencieux en séance avec elle. Cette difficulté récurrente l’avait conduite à se/me demander s’il n’aurait pas été plus judicieux de les adresser à des thérapeutes hommes ? J’ai alors essayé de réfléchir aux moyens de sortir de l’impasse dans laquelle elle se sentait prise avec eux.
Nous interrogeons la pratique et l’articulation théorico-clinique d’un atelier à médiation dans un centre de jour. À travers le cas clinique de Maud, nous vous présentons le travail de collaboration entre l’artiste et les différents intervenants qui effectuent un travail psychanalytique à plusieurs autour de patients difficiles. L’aspect processuel du travail à médiation est complémentaire de l’approche verbale chez ces patients en manque de symbolisation.
Confronté aux enjeux du remaniement de l’adolescence, le sujet en adolescence est aux prises avec ce qui, dans la relation d’objet, advient à partir d’une perte nécessaire. Lorsque la séparation en tant que processus n’est pas dialectisable, elle maintient le sujet dans une position d’inféodation qui le clôture dans un enfermement. Ouvrir un espace de créativité à l’endroit de ces mises en fermeture, telle est la proposition faite à partir d’ateliers de création menés par des artistes dans un centre de jour. Les supports étayés par l’artiste réalisent un « portage » entendu sur le versant du holding et du handling, au sens où l’artiste établit une rencontre à partir d’une matière qu’il porte psychiquement et dont il peut accueillir les traits, les esquisses de mise en forme de l’adolescent.
Nous avons mis au point une thérapie psychosensorielle que nous avons appelé Soins à médiation multi-sensorielle (SMMS). Dans les formes sévères d’anorexie mentale dans lesquelles les sujets maltraitent gravement leur corps, nous avons eu l’idée de proposer un espace psychothérapique singulier, dans un environnement sensoriel agréable, autorisant le patient à se mettre dans une position régressive qui lui facilite l’accès à des souvenirs infantiles, mais aussi à des ressentis psycho-affectifs archaïques. Cet espace thérapeutique utilise des stimulations olfactives par le biais d’odeurs choisies au cours d’un atelier d’olfactothérapie et les combine à un enveloppement corporel chaud, un environnement musical relaxant et à la pénombre de la pièce. L’objectif de ces soins est d’amener le sujet anorexique à revisiter des souvenirs infantiles tant agréables que traumatiques et de l’aider dans un cadre contenant à se construire une séc0urité psychocorporelle qui lui était jusque-là défaillante.
La technique du packing est éclairée par la psychopathologie psychanalytique. Toutefois, les études récentes, neuro-physiologiques, développementales, psychopathologiques et institutionnelles viennent converger pour donner à ce soin une possibilité de construire un cadre psychothérapique avec les enfants et les adolescents autistes et psychotiques, à condition de l’intégrer dans une complexité institutionnelle qui prend en compte tous les aspects nécessaires à la prise en charge du sujet en question. Les menées violentes de ses détracteurs sont relativisées par rapport aux bons résultats cliniques obtenus, dont un programme de recherche clinique hospitalier doit rendre compte dans les prochains mois.
Commentant une polémique actuelle sur le packing, cet article d’introduction relève les fantasmes archaïques suscités dans l’opinion par les thérapies corporelles.
Cet article propose un commentaire croisé des travaux de A. M. Nicolo et F. Richard, et pose la question des conditions de la cure en adolescence. La spécificité du positionnement de l’analyste est envisagée à partir de la figure mythologique de la chimère, personnage hybride pouvant représenter les capacités d’accueil du thérapeute d’adolescents : à même de tolérer une pause sur les frontières incertaines entre le Moi et le non-Moi, et de rendre possible l’émergence de processus de pensée originaux et de pensées paradoxales.
À partir d’une lecture croisée des travaux de Ph. Gutton et de V. Bonaminio, l’auteur aborde trois aspects interconnectés du travail analytique avec les patients adolescents, que sont les styles, les outils et les forces motrices à l’œuvre dans la cure. Se dessine en filigrane la spécificité de la posture de l’analyste d’adolescents, à même de se muer en objet intermédiaire, pour relancer une possibilité de penser et favoriser, chez le patient, l’expérience d’une intimité retrouvée avec soi-même.
Autour des travaux de F. Richard et de A. M. Nicolò, l’auteur invite à un questionnement autour de la spécificité du travail analytique avec les adolescents et les éventuels aménagements du cadre – tant théorique que clinique – qu’il réclame.
Cet article est le fruit d’une réflexion sur les angoisses et défenses persécutrices à l’adolescence, à partir du cas d’Osvaldo, suivi en analyse durant quatre années. L’article retrace les trois premières années du traitement et montre l’action de ces angoisses de persécution dans le tissage du transfert et du contre-transfert, ainsi que leur fonction d’intégration du Soi lorsque les menaces de désintégration et d’annihilation débordent le sujet.
Adolescence 2012, T. 30 n°3, pp. 529-544
Revue semestrielle de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines, indexée AERES au listing PsycINFO publiée avec le concours du Centre National du Livre et de l’Université de Paris Diderot Paris 7