À travers un nouveau portrait de son pays, P. Almodovar nous fait découvrir les aléas de la culture du secret. Il met au centre de son histoire différentes femmes d’une même famille tentant de faire face aux problèmes que les hommes leurs ont apportés. Chacune a besoin de comprendre une partie de son passé d’abord caché puis dévoilé. La femme est fascinante, comme les liens qui les unissent au sein d’une même famille. Le passé revient et se reproduit dans leur vie ; le fait de l’affronter les aide à passer des étapes décisives.
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Maya Perret-Catipovic : blessures auto-infligées à l’adolescence : un survol de la littérature
Par leur fréquence et leur contagiosité, les blessures auto-infligées à l’adolescence s’imposent sur le devant de la scène, aussi bien dans une réflexion psychopathologique que sociale. Pour certains, sa fréquence même rendrait le phénomène banal et sa fonction serait essentiellement adaptative. Pour d’autres, les blessures auto-infligées sont une forme de suicidalité qui ne dit pas son nom. Entre ces deux extrêmes une multitude de significations possibles et de réponses thérapeutiques. En parcourant la littérature scientifique concernant la compréhension psychopathologique des blessures auto-infligées à l’adolescence, cet article soulève des questions et brise quelques certitudes.
Monzani Stefano : l’adolescence, théâtre en trois scènes
L’œuvre théâtrale de B.-M. Koltès illustre plusieurs aspects de la crise de l’ordre symbolique, qui caractérise notre modernité en relation à la scène adolescente. Dans l’œuvre de cet auteur, nous assistons à l’essor du pubertaire vécu comme un traumatisme majeur par la famille, régie notamment par la confusion des générations et par la filiation narcissique. Pris dans une impasse développementale et sans soutien narcissique de la part des parents, le jeune koltésien s’illusionne de pouvoir fonder une communauté a-généalogique avec d’autres “ frères ”, et échapper par là au questionnement de la filiation. Mais à l’extérieur de sa famille il ne trouve que la haine et la violence. Au total, le corps à corps social ne fait que reproduire, en miroir, la violence de la scène pubertaire et celle de la famille incestueuse.
Isabelle Charpine Piscaglia, Lionel Domon, Michal Fischer : [titre manquant]
Cet article présente le cas de Marie, une adolescente hospitalisée à l’Unité de Crise pour Adolescents à Genève, pour laquelle il fut décidé d’introduire un traitement par des packs. Cette technique s’inscrit dans une approche thérapeutique à médiation corporelle. Initialement prévue pour des patients présentant des troubles psychotiques, elle fut progressivement élargie à des situations d’altération de l’image corporelle associées à différents types de pathologies.
Pour Marie, l’indication au traitement fut posée sur l’hypothèse d’une fragilité narcissique de base, liée à un défaut primaire de maternage et de pare-excitations.
Romano Hélène : avoir mal, se faire mal et mourir
Face à l’inquiétante étrangeté que représente ce passage de l’adolescence, face à ce vécu douloureux de “ non-existence ”, face à ce qui apparaît comme un impossible accès à dépasser son corps et sa psyché d’enfance, l’adolescent peut agir sa souffrance intérieure par des conduites auto-agressives dont l’acte suicidaire est paradoxalement la revendication existentielle majeure. Nous proposons, d’interroger cette position suicidaire et les répercussions chez les adultes d’un acte suicidaire à partir d’un exemple d’intervention auprès d’adolescents et de personnels d’un collège consécutivement au suicide de deux élèves.
Suard Michel : vivre après l’inceste
Cet article présente l’évolution de la situation familiale d’un homme incarcéré pour des crimes sexuels et des trois filles qui ont subi ces relations incestueuses. La thérapie familiale engagée pendant le temps de l’incarcération puis après la sortie en libération conditionnelle a permis, à partir du moment où le père a reconnu les faits, une reconstruction familiale et une véritable réparation des victimes qui ne veulent plus aujourd’hui être considérées comme “ victimes ”.
Chantal Giddey, Sandra Lopez : se prendre au jeu, se prendre au corps
Nous mettons en travail quelques réflexions autour du corps des co-thérapeutes dans un psychodrame psychanalytique individuel pour adolescents. Nous tentons de montrer comment l’éprouvé corporel du co-thérapeute donne naissance à des représentations psychiques qui peuvent être au service du jeu psychodramatique. Nous nous interrogeons également sur les difficultés d’un processus de soins qui implique l’engagement du corps tout entier. Nous discutons enfin des indications thérapeutiques à une telle prise en charge et les pièges de la séduction face à des adolescents souvent exposés au risque de débordement de leur pulsionnalité.
Cazenave Marie-Thérèse : “ attaques violentes contre les liens ” et contre-transfert
Tenter de construire une relation au sein “ de familles en rupture de liens ” engage le thérapeute à maintenir envers et contre tout une souplesse du contre-transfert afin d’essayer de déjouer les pièges de la répétition. Dans la confusion des projections, le contre-transfert assure chez l’analyste la stabilité de son identité, en dépit des variations parfois brutales auxquelles il est soumis. En donnant du sens à ce qu’il éprouve, il évite les passages à l’acte qui le mettraient hors jeu, évalue la réalité du danger immédiat. Évitant ainsi l’intervention dans l’urgence, il permet que s’amorce une transformation.
Isabelle Charpine Piscaglia, Loraine Biéler : du corps à la psyché : thérapie groupale corporelle avec des adolescents hospitalisés
Le corps participe intimement à la vie psychique, particulièrement à l’adolescence. Les repères corporels sont bouleversés et le psychisme travaille à la reformulation de ses représentations d’un corps devenu pubère.
Dans notre pratique clinique hospitalière, nous proposons un travail groupal à médiation corporelle (ou de psychomotricité) qui s’inscrit autour du ressenti corporel incluant les dimensions des sensations, des émotions et du fantasme. Le dispositif que nous proposons permet une approche thérapeutique visant à identifier et mettre en mots des sensations puis à élaborer les perceptions qui y sont associées, tout en maintenant un cadre dont nous supposons que la structure prévient les risques d’effondrement narcissique liés à la levée de certains clivages.
Chapelier Jean-Bernard : humour, amour et sexualité dans la culture adolescente
À partir d’un cahier de texte annoté par des adolescents de 4ème, il est montré comment ces derniers entrent dans une problématique d’investissement sexuel de nature objectale à travers différents types de relations, narcissiques, homosexuelles et hétérosexuelles en utilisant le jeu et l’humour. Dans une certaine continuité du folklore obscène des enfants de primaire, les adolescents utilisent le collège comme un lieu d’apprentissage de la sexualité adulte en dehors de la famille devenue impropre à l’investissement objectal sexualisé et des groupes de pairs trop centrés sur l’homophilie.